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[Edito] Sortir de ce mauvais pas

La semaine dernière est paru le rapport 2019 de l’observatoire des prix et des marges. L’occasion de constater une nouvelle fois le rôle d’amortisseur des fluctuations agricoles exercées par l’industrie et la distribution, et les faibles marges à chaque maillon de la chaîne… mais pas seulement. Selon l’approche « euroalimentaire », en 2015, dans 100 € de consommation alimentaire, restauration incluse, les produits agricoles représentaient 14 € et les valeurs créées en aval (y compris à partir d’intrants importés) 65 €. Les importations alimentaires consommables en l’état représentaient 11 €, les taux sur la consommation finale et les intrants 10 €. Cette décomposition montre déjà la faible part des produits agricoles, mais son évolution par rapport à 1999 est encore plus évocatrice. Le rapport de l’observatoire des prix et des marges pointe ainsi une baisse de 20 % de la part de la production agricole contre une hausse des importations finales de 27 % sous les effets de la baisse du rapport entre les prix agricoles et les autres prix, due aux réformes de la Pac et de l’intégration européenne et mondiale de notre économie. Le poids des importations intermédiaires et finales est même passé de 24 % en 1999 à 30 % en 2015. « Si ce phénomène est en partie lié à l’internationalisation des chaînes de production alimentaire, il est sans doute aussi révélateur d’une possible perte de compétitivité de certaines filières françaises », écrit le ministère de l’Agriculture dans le communiqué joint au rapport. Un rapport qui ne prenait pas encore en compte les effets de la loi Egalim. Comment sortir de ce mauvais pas ? L’observatoire prône la généralisation de la contractualisation assortie de règles du jeu claires. Une évolution du comportement de la distribution s’orientant vers une offre faisant davantage la part belle aux PME valorisant un approvisionnement en matières premières régionales pourrait aussi inverser la tendance. Il semblerait selon une récente étude Nielsen que ce soit de plus ce qu’attend le consommateur. Il est temps de relancer un cercle vertueux dans la filière alimentaire française.

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