Aller au contenu principal

[Edito] Notre maison brûle… vraiment

© Michael Dantas WWF Brésil

Alors que la forêt amazonienne flambe, Emmanuel Macron a estimé ce week-end que le président Bolsonaro avait menti lors du sommet d’Osaka et qu’il avait décidé de ne pas respecter ses engagements climatiques. Affirmant s’opposer ainsi à l’accord Mercosur en l’état, le chef de l’État a lâché sur les réseaux sociaux la veille du G7 « Notre maison brûle. Littéralement. » Il y a deux mois, il avait pourtant estimé que l’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’UE, conclu le 28 juin 2019, était un « bon accord » ! Il avait alors déclenché la colère des filières agricoles (surtout les éleveurs de bovins et de volailles) et fait réagir au sein même des élus de la majorité. Déjà les opposants à l’accord dénonçaient l’accélération de l’agrobusiness depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, avec par exemple quelque 121 nouveaux pesticides approuvés en trois mois. Aujourd’hui, comme en témoigne l’AFP, des colonnes de fumée à perte de vue s’élèvent dans l’État brésilien de Rondônia, une partie de la forêt amazonienne se consumant pour céder la place à de nouvelles productions agricoles. Dans la seule journée de samedi 24 août, 1 130 nouveaux foyers ont été enregistrés au Brésil, dont un peu plus de la moitié en Amazonie, d'après l’Institut national de recherche spatiale (INPE). Difficile de faire l’autruche pour le président français qui, après les critiques, avait conditionné la ratification de l’accord au respect de l’accord de Paris et « des normes environnementales et sanitaires européennes ». Saura-t-il pour autant rester ferme face à la pression d’autres dirigeants européens désireux de voir cet accord ratifié par tous les États membres, quoi qu’il en coûte pour la planète ? Et résister à quelques promesses de façade du président brésilien ? Il en va de sa crédibilité sur tous les dossiers écologiques et agricoles. Impossible d’imposer des normes de plus en plus drastiques aux agriculteurs français si on ouvre la porte aux produits d’un pays bafouant les règles les plus élémentaires de la protection de l’environnement sous les yeux du monde entier.

Les plus lus

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

un graphique avec une courbe à la hausse, sur fond de grains de blé
Les prix des principales céréales progressent entre le 17 et le 24 novembre

Comment ont évolué les prix des céréales ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le Petit Meunier vous…

Graphique cours du porc au MPF
Le prix du porc sous les 1,5 €/kg à Plérin, l’Allemagne perd 10 centimes

Le marché du porc européen repart sur une nouvelle baisse généralisée cette semaine. En France, le prix du porc reste en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio