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[Edito] Joindre les actes à la parole

« Les citoyens veulent moins ou pas de phytos, et ils ont raison. Ils veulent une alimentation saine, avec de la traçabilité, des hautes valeurs nutritionnelles : l’agriculture doit s’adapter à la demande de la société ». Il est déjà sûrement critiqué pour cela, mais pour sa première interview accordée à nos confrères d’Agrapresse, le nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, a choisi de ne pas caresser les agriculteurs dans le sens du poil, et il a raison. « C’est irréversible, c’est une exigence », déclare-t-il encore à l’adresse du monde agricole. Il aurait pu également englober les acteurs de la transformation agroalimentaire. Qu’on le veuille ou non « le rapport des Français à leur alimentation change à grande vitesse », comme l’affirme l’économiste Philippe Moati dans une tribune parue le 25 octobre 2018, s’appuyant sur les données d’une étude réalisée par Obsoco en 2017 dans laquelle un peu plus de la moitié des personnes interrogées déclaraient avoir modifié de manière significative la composition de leur alimentation sur l’année précédant l’enquête. Les signaux, faibles, de la montée de ce rapport éthique à l’alimentation étaient perceptibles depuis longtemps mais, selon lui, industriels et distributeurs les ont sous-estimés et se sont trouvés surpris par son accélération récente qui, désormais, affecte leurs résultats. D’où le virage très serré pris par certaines enseignes de distribution d’une communication exclusivement centrée sur le prix bas vers le « mieux-manger ». Mais le consommateur, de plus en plus éclairé, n’est pas dupe et ne semble pas totalement convaincu par ce changement de discours. Ainsi, selon Philippe Moati, 50 % des personnes interrogées doutent de la réalité de la volonté de la grande distribution alimentaire de changer de modèle. Un taux qui serait encore plus élevé vis-à-vis des grandes entreprises de l’agroalimentaire. Les négociations commerciales 2019 sont ouvertes : l’occasion est donnée aux distributeurs de joindre les actes à la parole en remettant le produit et ses valeurs intrinsèques au cœur des discussions et en le payant à son juste prix, pour soutenir toute une filière en transition.

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