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[Edito] Démagogie au Sommet de l’élevage

La difficulté de l’élevage bovin français résulte-t-elle seulement de l’emprise d’un groupe dominant sur le marché (le groupe Bigard pour ne pas le citer ?) ? Lors de sa visite surprise au Sommet de l’élevage à Cournon, Emmanuel Macron n’a-t-il pas fait preuve d’une forme de démagogie en s’adressant ainsi aux éleveurs : « il y a un acteur qui vous achète la viande au prix le plus bas possible pour faire sa rentabilité, il faut qu’on arrête avec ce système. On est des couillons nous-mêmes », a-t-il dit. Des phrases lancées tout en caressant la croupe des salers comme son célèbre prédécesseur. Et de détourner l’attention du Ceta dont les conséquences n’auraient aucun rapport avec la difficulté de l’élevage bovin aujourd’hui, selon lui. La veille pourtant, deux députés LREM, Roland Lescure et Jean-Baptiste Moreau, s’étaient fait fortement chahuter lors d’un débat sur le Ceta et s’étaient fait évacuer hors du salon. Une violence jugée « inacceptable » par le chef de l’État. Les solutions du président de la République aux difficultés du secteur : proposer des aides supplémentaires face à la sécheresse (une bonne nouvelle, certes !) et financer des petits abattoirs pour échapper à l’emprise de Bigard… À l’heure où la pression de la société en matière de bien-être animal monte (on sait que les plus petits abattoirs ne sont pas forcément ceux qui disposent des meilleures pratiques en la matière) et où l’on connaît la difficulté de maintenir des abattoirs de proximité aux normes et rentables, ces solutions sont-elles sérieuses et réalistes ? Sommé depuis des années de publier ses comptes, le groupe Bigard a récemment obtempéré en déposant ses comptes 2017. Et que s’est-il passé ? Rien ! La lecture de ces comptes n’a pas révélé de bénéfices excessifs de la part du leader de la viande française, mais plutôt une gestion saine avec des résultats positifs réinvestis dans les outils de production. Pour s’en sortir, la filière bovine française doit retrouver un meilleur équilibre des carcasses, gagner en homogénéité dans la qualité de la viande (les travaux engagés par Interbev devraient y aider) et pouvoir se démarquer d’une concurrence étrangère aux règles sanitaires et d’élevage moins strictes.

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