Economie agricole bretonne : des espoirs malgré la crise
Si la neuvième livrée de la chambre d’agriculture de Bretagne intitulée « Economie Agricole bretonne, analyse et perspectives » Ce document est en vente (20 euros TTC, port inclus) en téléphonant à la documentation de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne au 02 23 48 27 58. peut sembler sombre pour un secteur économique essentiel à la région, elle n’en souligne pas moins ses forces, et notamment ses capacités à innover. Il est vrai, cependant, que des quatre piliers de l’agriculture et de l’agroalimentaire en Bretagne, pas un n’est en bonne santé, à l’exception, peut-être, du légume transformé, de l’horticulture, et un peu moins du légume frais.
Les vicissitudes habituelles des marchés tournent au vinaigre en lait, viande porcine et viande de volaille. On l’a vu en début d’année, l’Ouest et singulièrement la Bretagne souffrent d’une trop large place consacrée à la transformation du lait en produits industriels -40 % en Bretagne contre 17 % à l’échelle européenne. Pour la chambre d’agriculture de Bretagne, « les perspectives 2003-2004 (en lait) sont plutôt floues». Jean-Paul Simier, responsable du service économique de la chambre d’agriculture de Bretagne s’interroge : « comment ne pas dévisser ?», ou « comment faire pour que le marché des produits industriels n’entraîne pas dans sa chute l’ensemble des marchés ?»
Lait : les produits industriels chutent
Les produits industriels baissent régulièrement en volumes en Bretagne, a observé la chambre à partir des chiffres les plus récents (2002) dont elle dispose : -5 % en beurre à près de 88 000 tonnes, - 28 % en poudre de lactosérum (73 000 tonnes), - 34,7 % pour les caséïnes et caséïnates (presque 11 000 tonnes) pendant que les laits conditionnés, yaourts, fromages progressaient encore.
Mais l’affluence d’opérateurs en emmental (114 000 t produites en Bretagne, soit 44 % des fabrications françaises) ne risque-t-elle pas de déplacer le problème alors que le marché fromager marque le pas ? Le débat reste ouvert. Mais ce qui importe le plus aujourd’hui, c’est de maîtriser le prix du lait qui subit depuis deux ans une forte pression à la baisse. Aux politiques d’agir.
La situation des marchés en porc comme en volaille, difficile en 2003 et en 2002, conduit aux mêmes constats que les observateurs font en lait. Ne vaudrait-il pas mieux, désormais, nouer des alliances commerciales ou industrielles avant d’investir un marché ? La question, lancinante depuis des années, demande plus que jamais une réponse claire.
En volaille de chair, c’est un autre constat qui prévaut : la chute ininterrompue des volumes, tombés en 2003 (estimation) à 710 000 t, soit une perte sèche de 235 000 t de viandes de volaille depuis 1998. N’est-ce pas « un scénario que les producteurs laitiers devraient méditer ? », se demande M. Simier.
L’étude de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne passe ainsi en revue l’ensemble des productions bretonnes, et replace la Bretagne dans le contexte international. Ses rédacteurs observent une réorientation des investissements industriels vers plus d’innovations, de segmentation. C’est bien la confirmation que les investissements de massification de la production appartiennent sans doute au passé et qu’il convient aujourd’hui de donner de la valeur à la production.