Écomiam dévoile ses ambitions nationales

Antoine Sauvaget, DG d'Écomiam, annonce des progressions de 4 % par mois.
C'est en 2009, dans un contexte de crise, que Daniel Sauvaget, le patron de Tilly-Sabco, a inventé Écomiam. Son initiative visait à redonner du pouvoir d'achat au consommateur tout en trouvant de nouveaux débouchés aux filières agroalimentaires françaises. Après avoir démarré en vendant uniquement du poulet fermier surgelé, puis quelques produits dans des camions itinérants, Écomiam semble avoir trouvé son modèle économique en développant un réseau de magasins. Directeur général de l'enseigne depuis deux ans, Antoine Sauvaget, fils du fondateur, se veut en tout cas ambitieux. Écomiam a ouvert le 18 avril ” son huitième magasin et sort pour la première fois de son bassin breton. C'est à Carquefou, aux portes de Nantes, que le distributeur de produits surgelés français, à prix bas toute l'année, vient proposer son concept. Situé en bordure de la route de Paris, le magasin de 300 m2 se veut épuré, une des clés pour offrir des tarifs attractifs. « Nous sommes au même niveau de prix que la grande distribution quand ils sont en promotion », indique Antoine Sauvaget. Cette performance est atteinte au prix de la suppression de tout le « superflu marketing », explique-t-il. On ne trouve chez Écomiam ni packaging, ni carte de fidélité, ni promotion. La transparence des emballages rejoint la traçabilité complète des produits et l'information sur la rémunération des différents acteurs. L'étiquetage mentionne les zones d'élevage, de pêche ou de culture et le lieu de transformation. Il détaille le partage des revenus entre la filière de production, Écomiam et l'État. Le niveau de marge d'Écomiam est de 25 % sur les sachets et de 20 % sur les colis.
Objectif : une cinquantaine de magasins en 2019
L'approvisionnement est exclusivement français, les 22 producteurs fournisseurs (Arnal, Ardo, Daucy, Piveteau…) étant même Bretons à 80 %. Les tarifs sont fixés avec Écomiam une fois par an. Volontairement réduite, l'offre en magasin est de 120 références en viande, légumes, poisson et desserts. « On ne propose que le cœur du repas, une gamme représentative de ce qui est consommé en France pour les repas de la semaine », observe Antoine Sauvaget. Cette offre qui va à l'essentiel séduit de plus en plus de consommateurs, assure-t-il. Écomiam annonce des progressions de 4 % chaque mois dans ses magasins. Le chiffre d'affaires 2013 du réseau s'est établi à 5 millions d'euros (M€), après 2 M€ en 2012, et les 8 M€ sont visés cette année. Le panier moyen des clients d'Écomiam, au nombre de 15000 chaque mois, tourne autour de 40 euros.
Écomiam met en place dans chacun de ses magasins un coin collaboratif. Se présentant sous la forme d'un grand tableau, cet espace permet au distributeur d'échanger avec ses clients, de connaître les produits qu'ils désirent voir référencés. Les lardons et les oignons sont par exemple arrivés dans les bacs à la demande de consommateurs. Fonctionnant sur le bouche à oreilles et sans publicité, Écomiam encourage ses clients à prendre en magasin ses catalogues produits et à les distribuer autour d'eux. Autre exemple de participation, le nouveau site Internet, prêt fin mai, sur lequel les clients se sont prononcés. Le site permet de commander et de venir chercher ses produits en magasin, les ventes en ligne représentant aujourd'hui 5 % du total.
Antoine Sauvaget prévoit d'ouvrir un nouveau magasin entre Nantes et Rennes cette année. Le développement devrait ensuite s'accélérer avec dix ouvertures annoncées pour 2015 et pour 2016, l'objectif étant d'arriver à une cinquantaine de magasins en 2019. « À moyen terme on n'a pas de raisons de ne pas imaginer une épopée nationale », confie le dirigeant. Interrogé sur d'éventuelles interactions avec les difficultés financières de Tilly-Sabco, il se veut rassurant, affirmant qu'« Écomiam a gagné son indépendance financière ».