Ecolabellisation : MSC se répand doucement en France
L’écolabellisation des produits de la mer, incarnée par le premier référentiel mondial, MSC (Marine Stewardship Council) ne concerne encore aucune pêcherie en France, mais des producteurs s’y intéressent en Basse-Normandie et en Bretagne. D’autres filières, comme la branche poisson frais d’Intermarché ont opté pour l’auto-labellisation avec une validation de leur cahier des charges par Véritas.
Né en 1996 sous l’impulsion de l’association WWF et du géant Unilever, MSC a pris pour parti de protéger les ressources mondiales par la promotion du meilleur choix écologique. Ses deux fondateurs en sont depuis sortis, laissant MSC autonome avec une cinquantaine de pêcheries labellisées pêche durable ou en cours de validation, des distributeurs partenaires dont l’Américain Wal Mart et 200 sociétés qui apposent le logo sur leurs produits.
Parmi ceux-ci, l’industriel français Findus se présente comme le premier acheteur mondial de produits de la mer MSC. « La valorisation de la ressource ne se fera que si on est responsable », a martelé Mathieu Lambeaux, directeur général de Findus France, à l’occasion du colloque. N°1 en Europe des produits de la mer surgelés, Findus a choisi, à partir de 2005, de réaliser la totalité de ses achats sous ce référentiel. Depuis février 2007, Findus commercialise en France ses premiers produits avec le logo MSC fabriqués à base de colin d’Alaska.
6 pêcheries normandes sur les rangs
La raréfaction de la ressource impose aux producteurs de modifier leurs pratiques pour éviter de menacer la survie des espèces, et par là même leur propre économie. Véritas a labellisé en 2006 le cahier des charges de la Scapêche, armement d’Intermarché (19 navires industriels, n°1 de la pêche française en France) pour sa pêche de légine, effectuée sur une de ses unités qui travaille dans les terres australes. Purement anglo-saxon et encore largement méconnu du grand public en France, l’écolabel MSC fait pourtant l’objet d’une réflexion en Basse-Normandie pour six pêcheries.
Dans la baie d’Audierne (Finistère), les pêcheurs à pied réfléchissent aussi à l’opportunité d’être labellisés MSC pour les pêcheries de palourdes et de coques. En fait, MSC peut venir soit de l’aval (transformateurs et distributeurs), soit de l’amont (producteurs) dans une démarche d’auto-responsabilisation d’une pêcherie dans le but de prolonger la vie de leur stock, et donc de leur filière.
Les pêcheurs bretons de langoustines du golfe de Gascogne ont adapté leurs engins de pêche tout à la fois pour moins affecter les poissons associés à la ressource cible, et limiter la prise des plus jeunes langoustines. Mais ils n’ont pas encore songé à demander une labellisation MSC.