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Ecolabel : gare à la multitude d’initiatives individuelles

Les consommateurs sont de plus en plus sensibles au développement durable et à l’impact de leurs achats sur l’environnement. Mais leur choix n’est pas toujours rationnel face à une information confuse.

Les consommateurs français ont intégré les préoccupations environnementales dans leurs motivations d’achats. «Ils sont déjà capables d’évaluer les marques, mais ils sont nourris de présupposés », analyse Alain Renaudin, DG adjoint de l’Ifop, intervenant hier lors d’une table ronde organisée par l’Agrion, communauté d’entreprises engagées dans le développement rural. Du point de vue écologique, le consommateur note très mal, par exemple, le téléphone portable, à l’inverse de l’eau en bouteille. « La composante transport est souvent sous-pondérée », explique le responsable de l’institut de sondage.

Devant les différents critères d’impact sur l’environnement, « le consommateur n’est pas capable de voir les choix raisonnables à faire », estime pour sa part Stéphane Le Pochat, spécialiste de la consommation durable à l’Ademe. Ne serait-ce que parce qu’il n’a pas forcément toutes les connaissances scientifiques. « 80 % des Français confondent encore la destruction de la couche d’ozone avec l’effet de serre », illustre-t-il. Il faut donc aider le consommateur à faire des choix rationnels, poursuit le représentant de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Pour l’instant trois types d’étiquetage fleurissent sur les emballages des produits : des labels officiels (NF environnementale, l’ecolabel européen) basés sur plusieurs critères, des ecoprofils et analyses de cycle de vie plus destinés aux relations B to B, et des mentions auto-déclaratives non certifiées – «si ce n’est par la DGCCRF, quand elle a le temps», souligne Stéphane Le Pochat –. Cette dernière catégorie a tendance à se multiplier à l’initiative des fabricants, des distributeurs et des associations écologistes. Et « il faut être fin connaisseur pour s’y retrouver », commente Stéphane Le Pochat, qui s’inquiète de cette dérive.

Le seul critère CO 2 n’est pas pertinent

« La problématique consiste aujourd’hui à orienter le marché vers une information pertinente et fiable sur l’ensemble des critères environnementaux des produits. Etiqueter seulement sur le CO 2 serait une erreur pour les produits alimentaires », poursuit-il. Et de citer l’exemple du réseau action climat (RAC) qui place le porc comme l’animal le moins émetteur de CO 2 sans prendre en compte les effets de l’élevage sur l’eutrophisation de l’eau. « Parler de CO 2 pour du cabillaud n’est pas pertinent non plus » , ajoute-t-il.

Si l’allégation environnementale est tentante pour les services marketing, attention au retour de bâton si le produit présente un bénéfice écologique du point de vue d’un seul critère. « Le consommateur est intéressé par les messages publicitaires présentant des allégations environnementales, mais 87 % pensent qu’elles devraient être davantage contrôlées. On observait déjà cela sur les allégations nutritionnelles, mais dans le cas de l’environnement, l’opinion publique dit tout de suite “ne nous racontez pas n’importe quoi.” »

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