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Echalote : les Bretons prennent l’avantage

Pierre Bihan-Poudec, président de la section nationale échalote est ravi d’avoir entendu le représentant de la Commission européenne, jeudi, en audience devant la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE), reconnaître l’illégalité de l’inscription des variétés de semis d’échalote au catalogue européen. A la fin des années 1990, une maison semencière hollandaise, De Groot en Slot-Bejo Zaden, était parvenue à homologuer sur le plan européen une variété appelée échalote, issue d’un croisement avec un oignon. Les producteurs bretons, à la tête de 35 000 des 40 000 tonnes d’échalotes récoltées en France, avaient immédiatement attaqué la décision européenne. L’échalote résulte d’une multiplication végétative, c’est-à-dire que le bulbe planté est en tout point identique à la plante mère. Au contraire de la variété de semis (plantation par graine) qui donne des bulbes hétérogènes, selon des essais menés par l’Inra en 2000.

En 1990, les autorités françaises avaient édicté un arrêté de commercialisation qui fixe les caractéristiques de l’échalote. Il s’agissait de faire place nette sur un marché où l’échalote suscitait de la contrefaçon. A la plainte des producteurs français et néerlandais, en 2000 devant la Commission, contre la maison semencière pour inscription illégale, succédait celle de cette dernière, en 2001 devant le Conseil d’état français, contre l’arrêté de commercialisation de 1990. En 2004, le conseil d’État demandait l’avis de la Cour européenne. C’est cette cour qui tenait audience, jeudi 21 avril. Derrière cette bataille juridique apparaissent des enjeux économiques importants. Plantation et récolte de l’échalote de tradition s’effectuent à la main, et réclament une main-d’œuvre importante. Travailler les variétés de semis autorise la mécanisation. Le risque existe de voir la production délocalisée vers des zones de grandes cultures.

Si l’avis de la CEJ allait dans le sens des producteurs d’échalotes de tradition, les Bretons réclameraient « que ces produits ne puissent plus circuler sous le nom d’échalotes ou un mot approchant », a insisté Yvon Kerléguer, en charge de ce dossier au CERAFEL, comité économique régional en fruits et légumes. Décision dans quelques mois.

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