Duc candidat à la reprise de Volaven
Le tribunal de commerce de Quimper (Finistère) a enregistré un seul dossier de reprise de la société Volaven, spécialisée en découpe de dindes et située à Riec-sur-Belon (Finistère), en redressement judiciaire depuis le 18 octobre dernier, celui de la société Duc (Chailley, Yonne).
Le président de Duc, François Gontier, a expliqué aux Marchés, jeudi, que ce projet prévoit le maintien d’environ 230 emplois sur les 384 que Volaven, filiale du groupe coopératif CECAB (Morbihan) compte actuellement. Dans un premier temps, seul le maintien de 211 emplois était évoqué.
Son plan comporte un volet d’investissements « de plusieurs millions d’euros dans l’usine, surtout dans le cru et pour y faire quelques produits de diversification en cuit». François Gontier veut convaincre les juges du tribunal de commerce de Quimper par la force que représente sa marque Duc. « Il y a quelque chose à faire sur le marché, y compris à l’exportation sur des produits à valeur ajoutée. » Pour ce groupe de 700 salariés qui s’appuie sur deux outils -Chailley (Yonne), abat des poulets et transforme poulets et dindes, Saint-Bauzely (Gard) abat des poulets et découpe poulets dindes-, travailler la dinde dans l’Ouest est une nécessité industrielle. « Ce bassin produit la dinde la moins coûteuse de France », dit-il.
Si son projet de reprise était accepté, Duc transfèrerait vers Volaven toute la dinde qu’il travaille dans ses autres outils, tout en reconvertissant ses producteurs de dindes partenaires en producteurs de poulets.
Actuellement, la dinde figure à hauteur de 15 à 20 % du chiffre d’affaires de Duc selon les années -un peu plus de 100 millions d’euros en 2006, mais les tonnages ne sont pas communiqués-, son cœur d’activité étant le poulet certifié vendu sous marque Duc et en MDD.
Un débouché en rhf pour Duc
La dinde de Volaven intéresse Duc à d’autres titres : ses positions dans la restauration hors domicile, débouché où Duc est quasiment absent, et à l’exportation. Duc reste très largement français aujourd’hui, avec seulement 5 à 6 % de ses ventes hors de France. Quant à l’approvisionnement de Volaven, des négociations sont en cours avec CECAB pour pérenniser les accords actuels « au meilleur coût ». CECAB alimente Volaven en carcasses de dindes élevées par ses producteurs, et abattues dans son abattoir de Briec (Finistère), les « Volailles de l’Odet », non concernées par la procédure en cours. Le tribunal de commerce de Quimper a prévu de tenir une audience sur ce dossier le 22 décembre prochain. Mais sa décision pourrait intervenir avant.