Doux : la mise au point de la CFDT
Doux s’est trouvé un allié inattendu sur le dossier des 35 heures : la CFDT. Le syndicat majoritaire chez le groupe volailler a expliqué, mercredi, que la décision de l’industriel ne signifie pas la remise en cause de l’accord sur la réduction du temps de travail, comme voudraient le faire croire le PS et la CGT. Au contraire, Guy Cognard, délégué départemental et Slimane Khaoui, délégué CFDT chez Doux ont présenté le volailler de Châteaulin (6500 salariés en France) comme un modèle de politique sociale. L’accord signé fin 1999 permettait aux salariés de travailler non pas 35 mais un peu moins de 33 heures, compte tenu des 23 jours de RTT. « C’était le meilleur accord de toute la filière avicole française», a soutenu Slimane Khaoui. Las ! il y a 15 mois, Doux dénonçait cet accord et ouvrait des négociations auprès des partenaires sociaux pour diminuer les jours de RTT. La CFDT dit s’être insurgée, à l’époque, mais prétend aujourd’hui comprendre la décision de Doux dans la crise avicole. Selon les syndicalistes, Doux a fait preuve de bienveillance en proposant aux salariés le maintien de 8 à 13 jours de RTT par an. La CFDT s’était ralliée à l’idée, pas la CGT. Le syndicat rival aurait même mené campagne auprès des salariés « en affirmant qu’elle se faisait fort de maintenir les 23 jours de RTT», au besoin par la voie judiciaire. Selon la CFDT, Doux n’a donc pu qu’appliquer la loi. En prenant à témoin les médias, la CFDT veut mettre la CGT dans l’embarras pour qu’elle revienne à la table des négociations. Le syndicat égratigne aussi le PS, accusé de nourrir ce dossier «de politique politicienne». Sans oublier l’UMP, invitée à mesurer «les effets de la loi Fillon sur la vie des salariés».