Douce croissance pour le marché des confiseries

> Florence Pradier, secrétaire générale du Syndicat national de la confiserie.
Les Français aiment les confiseries… raisonnablement. Ils en consomment ainsi 3,5 kilogrammes par an, ce qui les place en 9e position en Europe, loin derrière les Suédois, les Danois et les Allemands, avec respectivement 7,8 kg, 6,6 kg et 5,5 kg savourés chaque année par habitant. Et ce goût pour les douceurs sucrées se ressent sur les ventes, avec un marché en « stabilité positive », indique Florence Pradier, secrétaire générale du Syndicat national de la confiserie. En 2015, le chiffre d'affaires du secteur de la grande distribution s'est élevé à 1,199 milliard d'euros, soit une hausse de 0,3 % par rapport à 2014 et 1,8 % depuis 2010.
Les confiseries préférées des Français sont les bonbons et sucettes, avec 52,2 % de parts de marché en 2015, en progression de 3,1 % sur un an et de près de 24 % en cinq ans. Viennent ensuite les chewing-gums, avec 26,8 % de parts de marché, la petite confiserie de poche avec 13,6 % et les spécialités de confiserie de sucre, qui totalisent 7,1 % de parts de marché. Et les bonbons ne sont pas réservés qu'aux enfants, puisque la moitié des consommateurs sont des adultes. Avec une progression de 20 % en cinq ans, le secteur, qui compte 83 entreprises dont 94 % de PME, affiche de bons résultats à l'export. Un quart des 228 000 tonnes de confiseries fabriquées en France chaque année sont ainsi exportées, principalement vers l'Allemagne (6 939 t), la Belgique (6 477 t), l'Espagne (4 481 t) et l'Italie (4 189 t), et de plus en plus hors de l'Union européenne, notamment aux États-Unis, en Suisse, en Norvège et au Japon.
Consommation responsable« Les Français sont des consommateurs gourmets, en attente d'innovations », explique Florence Pradier. Chez les plus jeunes, la tendance est aux goûts acidulés et aux citriques. Les bonbons gélifiés citriques représentent ainsi près de 23 % en valeur du marché des bonbons et sucettes, avec une progression de 5,8 % en valeur et de 4,6 % en volume au premier semestre 2016. « Les confiseurs travaillent aussi autour de la notion de consommation responsable, en diminuant la taille des bonbons ou des sachets », note la secrétaire géné-rale. La tendance est également aux confiseries sans sucres, avec une progression de 2,7 % en valeur du segment des chewing-gums dentaires au premier semestre 2016. Enfin, les innovations autour de la naturalité trouvent leur place parmi les confiseries, comme les Fruit Sticks de la marque N.A!.
Pour 2017, les confiseurs se préparent à la fin des quotas européens sur le sucre, et espèrent que « la filière arrivera à passer sans encombre cette transition », ajoute Florence Pradier. Autre enjeu pour le syndicat : que ses produits ne soient pas stigmatisés, dans un contexte de simplification de l'étiquetage nutritionnel et de renouvellement du programme national nutrition santé. « Nous voulons émerger comme un acteur responsable. Nos produits sont sucrés, nous ne le cachons pas, mais nous avons une mission pédagogique autour d'une consommation raisonnée, sans culpabiliser les consommateurs », précise-t-elle. Le syndicat est ainsi à l'origine de la Journée des petits plaisirs, qui aura lieu le 7 octobre prochain.