Dominique Bussereau déçoit la filière viticole
La grogne monte dans le Languedoc après la rencontre de la filière viticole mercredi soir avec Dominique Bussereau. Alors que le nombre de vignerons surendettés augmente dans plusieurs bassins de production (Languedoc mais aussi Bordelais, et Vallée du Rhône), les responsables professionnels estiment que le ministre de l’Agriculture n’a pas compris leur situation. Ils lui reprochent surtout de ne pas apporter de nouveaux moyens financiers pour aider les exploitations en difficulté de trésorerie. Mercredi, Dominique Bussereau s’est en effet contenté de rappeler à la filière que les aides à la trésorerie, d’un montant prévu de 17 M Eur, étaient payées rapidement au fur et à mesure de la réception et de l’instruction des dossiers. Il a en outre incité les professionnels à souscrire de façon « plus importante» à la distillation de crise pour les appellations d’origine contrôlée, « obtenue à leur demande, le 18 avril auprès de la Commission européenne». Enfin, il a répondu favorablement à la demande des producteurs, pour la fixation entre production et négoce « d’un seuil de référence en dessous duquel on ne pourrait pas vendre ou acheter». Une réunion est prévue en septembre pour mettre au point cette mécanique, similaire à celle existant déjà dans la filière lait. Sur la segmentation de l’offre et la gestion par bassin, Dominique Bussereau a indiqué qu’un groupe d’experts (Inao, Onivins, Interprofessions, négoce...) remettrait ses propositions dans un délai de trois mois. D’ores et déjà le ministre a proposé trois mesures pour renforcer la compétitivité de la viticulture : augmenter les rendements sur les vins de table dans les exploitations mixtes, développer la part de production hors vins dans le décret vins de pays et encourager la production de moûts concentrés. Des propositions qui n’ont pas satisfait le Modef demandeur d’une distillation de crise de 3 M hl de vins de table et vins de pays. Le syndicat qui a déjà engagé des opérations de séduction vers les touristes réfléchit à d’autres actions sur le terrain.