Dindes des Pays du Nord a été liquidé
Le tribunal de commerce de Béthune vient de prononcer le 23 mars dernier la liquidation judiciaire de l’entreprise Dinde des Pays du Nord (131 salariés) implantée à Lens ainsi que de la société lensoise d’abattage avicole (SLAA). La SLAA employait 40 salariés et avait été mise en procédure de sauvegarde le 22 décembre 2006.
Dinde des Pays du Nord (DPN), propriété du groupe Gastronome, était une entreprise spécialisée en découpe et conditionnement de produits de dindes, dont la matière première provenait en grande majorité des installations d’abattage attenantes de la SLAA. La SLAA était détenue à 51 % par le groupe Gastronome et à 49 % par Aviplus dont l’actionnaire majoritaire est la coopérative Unéal jusqu’à novembre dernier, le capital d’Aviplus était détenu par Unéal (51 %), Glon Sanders (41 %) et la Sogal, un fabricant d’aliments du bétail d’Abancourt (60). Depuis, Glon Sanders s’est désengagé d’Aviplus et a recréé une filière « Dindes » en Champagne-Ardenne. La toute nouvelle participation majoritaire de Sofiproteol dans le capital de Glon Sanders viendrait-elle une nouvelle fois modifier encore l’évolution de ce dossier ?. Aviplus réunit environ 280 éleveurs de poulets et de dindes et livrait à la SLAA environ 50 000 à 60 000 dindes par semaine (environ 87 % de sa production) jusqu’à ce que la société ne perde un gros contrat avec le groupe allemand Heidemark implanté à Garrel en Basse-Saxe en fin d’année 2006.
DPN avait été placé en redressement judiciaire le 23 novembre dernier. Six repreneurs potentiels se seraient intéressés au dossier, mais aucune offre sérieuse n’a été finalement enregistrée par le tribunal de commerce de Béthune à la date de clôture des offres du 19 février.
307 offres de reclassement
A l’annonce de cette fermeture, le directeur de DPN a affirmé « détenir 307 offres de reclassement en France et en Belgique pour l’ensemble du personnel ». De nombreux abattoirs de volailles, dont certains de taille importante (Flandrex à Mouscron, Lammens à Torhout, Spoormans près d’Anvers, Volystar à Courtrai….) pourraient être intéressés.
Aujourd’hui, les éleveurs sont également inquiets pour l’avenir de leurs débouchés. Le groupe Gastronome pourrait prendre en charge l’abattage d’environ 15 000 dindes par semaine dans son abattoir de Luché-Pringé (Sarthe), celui des Fermiers de Champagne à Caurel (Marne) n’étant spécialisé que dans le poulet. Des opportunités pourraient s’ouvrir en Belgique, en Allemagne ou en Grande-Bretagne où les difficultés de l’entreprise Bernard Matthews, le géant européen de la dinde qui a dû abattre son cheptel pour cause de grippe aviaire, peut ouvrir de nouvelles opportunités à Aviplus.