Dinde : l'Histostat en balance
A l'heure où nous mettons sous presse, la position de la France quant à l'autorisation de l'Histostat, un traitement préventif de l'histomonose chez la dinde et la pintade, n'était toujours pas dévoilée. Son vote devait pourtant être décisif aujourd'hui à Bruxelles pour établir une majorité qualifiée. Cette dernière doit notamment comporter les autres pays producteurs de dinde que sont l'Italie, les Pays-Bas et la Belgique. Quant à l'Allemagne, sa position est présumée ambivalente au sein de la filière française. Ce vote a lieu dans le cadre d'une procédure d'urgence. Il permettrait aux éleveurs de pallier les pertes considérables enregistrées à la suite de l'interdiction d'une précédente molécule, le Nifursol, en mars 2003. En France, les résultats techniques seraient amputés de 15 %, regrette le Cidef (interprofession de la dinde), tandis que les conditions d'élevage se sont dégradées pour les éleveurs. En effet, l'histomonose, parasite intestinal, provoque des diarrhées qui peuvent entraîner d'autres maladies et la mort. Cette situation compromet la compétitivité de la dinde européenne, sachant que Brésil autorise le Nifursol. L'Histostat est utilisé aux Etats-Unis, mais n'a pas été étudié dans l'Union européenne. En France, la Direction générale de la Santé s'appuie sur des études de l'Afssa remontant au début 2004 pour rejeter son usage. Le Cidef a tenté mardi de convaincre ses décideurs d'admettre un usage moyennant une obligation de retrait (de 28 jours avant l'abattage) qui garantit l'absence de résidus. Ceci dans l'attente d'expertises complémentaires dont certaines sont en cours. De source interprofessionnelle, le vote pourrait être favorable à une autorisation conditionnelle ou être reporté.