Dinde : l’abattoir DPN en sursis
La tension est montée d’un cran dans les entreprises lensoises Dindes des Pays du Nord (DPN) et société avicole d’abattage (SLAA) depuis le 18 décembre. Un mouvement de grève de cinq jours, décidé par environ 60 des 175 salariés des deux sociétés, a paralysé l’activité de l’abattoir et de l’atelier de découpe d’où aucune volaille n’a pu entrer ni sortir.
« Ce mouvement de grève avec blocage du site visait avant tout à faire pression sur la direction de l’entreprise pour l’obtention d’un plan social en cas de liquidation de DPN», ont expliqué les représentants syndicaux CFTC. Les grévistes demandaient en effet à ce que le groupe Gastronome ne les « laissent pas tomber en cas de liquidation judiciaire et s’engage à un plan social avec reclassement du personnel». Assigné au tribunal, ils ont été contraints à lever leur barrage le 21 décembre, sans obtenir pour autant la garantie demandée de la part de la direction.
Sursis jusqu’au 15 janvier
DPN, atelier spécialisé dans la découpe et le conditionnement de dindes implanté à Lens (62) appartient au groupe coopératif Gastronome. L’établissement lensois est en difficulté depuis plusieurs mois ( LM du 15/11), la perte du marché allemand ayant fait baisser considérablement les tonnages de dindes découpées. Ces difficultés pourraient entraîner celles de l’abattoir situé dans les mêmes locaux (la SLAA), mais dont Gastronome n’est propriétaire qu’à 51%.
DPN est placé en redressement judiciaire depuis le 23 novembre 2006. Dans un premier temps, la date du 19 janvier a été avancée pour étudier d’éventuels candidatures à la reprise du site. En demandant que le tribunal de commerce de Béthune se prononce sur la liquidation judiciaire de DPN, l’administrateur judiciaire a certainement voulu accélérer les choses, mais n’a pas été suivi par le tribunal de commerce. Ce dernier a accordé un sursis à DPN en attendant qu’un repreneur éventuel puisse se faire connaître avant le 15 janvier. Si du côté de la direction on dit « nourrir de grands espoirs», les salariés sont très pessimistes sur l’après 19 janvier, date du réexamen du dossier par le tribunal de Béthune.