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Dinde : de gros soucis entre offre et demande

Les prix de détail de la dinde ne sont pas assez attractifs selon l’interprofession. Elle compte réagir.

Un coup promotionnel est dans les tuyaux au Cidef (Comité interprofessionnel de la dinde). Il vise à relancer la consommation par les ménages de cette viande qui a perdu son statut de protéine de qualité et bon marché. La reprise de la consommation de dinde tarde à se manifester alors que le prix moyen des viandes a commencé à s’inverser à la fin de l’an dernier. Le prix moyen de la dinde est quant à lui resté supérieur à celui de la fin d’année précédente (sauf en décembre).

La dinde est avec le porc la viande qui a enregistré la plus forte chute de consommation entre l’année 2002 (2003 étant atypique à cause de la canicule) et 2004. Elle a enregistré 10,3 % de baisse en volumes d’après les données Secodip/Ofival contre 6,2 % pour le poulet et 4,8 % pour le bœuf. La filière met en cause le prix de détail. Sa corrélation avec le volume consommé est démontrée. « Malheureusement, la dinde fait partie des produits qui ont le plus augmenté ces dernières années, ce qui explique l’ampleur de la baisse des volumes achetés », constate le dernier bulletin (daté du 31 janvier) du Cidef. Conséquence, les stocks s’accumulent. Ils ont dépassé leur niveau de l’année précédente à partir de juin 2004 pour atteindre l’équivalent de 2,2 semaines de production en décembre, presque le double des quantités entreposées en décembre 2003. Le stock de blanc (escalope), en particulier, « devient pesan », souligne le Cidef, qui explique ce phénomène inhabituel par la concurrence des importations dans l’assemblage et la transformation. Ces stocks de filet « ne trouvent pas preneur à leur juste prix » alors que ceux de dindes entières et de viandes rouges (cuisses) se sont partiellement résorbés depuis le mois d’octobre. Les importations stigmatisées viennent de l’Est de l’Union européenne et du Brésil. La situation du filet est délicate car les escalopes sont les découpes dont la consommation a le moins régressé en grande distribution entre 2003 et 2004 (- 1,4 %), malgré un prix de détail de 8,23 euros/kg.

Deuxième conséquence des difficultés de commercialisation : le poids des animaux de découpe dépasse la référence interprofessionnelle. Il s’établit aujourd’hui à 9,150 kg/tête. Troisième conséquence : un sévère ajustement du niveau de production en novembre et décembre. Les mises en place hebdomadaires de dindonneaux d’un jour se sont limitées à 1 634 000 têtes en décembre 2004, soit 14,6 % de moins qu’en décembre 2003. Or, à mesure que la production régresse, les ventes d’élaborés de volailles, de panés et de jambon de dinde progressent. Signe d’un « nouvel ordre économique » qui impose à la filière de « s’adapter ».

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