Dijon Céréales filialise ses métiers
L'année 2005 s’affiche exceptionnelle pour la coopérative bourguignonne Dijon Céréales. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 385 millions d’euros avec une récolte record de 1,12 million de tonnes de céréales, contre 717 000 tonnes lors de la campagne précédente. L'effondrement des cours a cependant minimisé l'effet volume. « La politique de la Commission européenne suit toujours la même logique de descente infernale vers les cours mondiaux. En cinq ans, la marge céréales de notre coopérative a fondu de 20 %», a expliqué Roger Raillard, président du groupe lors de la dernière assemblée générale.
Pour faire face à cette conjoncture et anticiper la nouvelle donne de la PAC, Dijon Céréales a mis en place une stratégie globale qui passe par plusieurs leviers de croissance. Le premier est une filialisation de ses métiers. Déjà en 2005, Dijon Céréales avait créé Trilégumes, désormais l'interlocuteur unique pour la branche légume frais et Natura'lis, une société qui regroupe cinq coopératives voisines (Dijon Céréales, Cavs, Interval, Beaune Verdun Seurre et 110 Bourgogne) dans le domaine des espaces verts. L'année 2006 verra la création de Natura'Lisa, entreprise qui gérera l'ensemble des magasins Gamm Vert de plusieurs coopératives régionales ainsi que la naissance d'une société, dont le nom n'est pas encore dévoilé, pour l'activité oignons frais en juillet prochain.
A terme, Dijon Céréales ne devrait compter plus qu'un seul métier : l'approvisionnement de céréales. Les autres activités (logistique, oignon déshydraté et meunerie) étant déjà gérées via des filiales. Pour mener à bien ce redéploiement, le groupe vient de s'entourer des compétences de David Jadot, jusqu'ici p-dg de l'Européenne de Condiments (N°2 français), qui prend la responsabilité de la branche agroalimentaire.
Le second axe de développement du groupe pour l'année 2006 est un éloignement du système coopératif. « Nous voulons mettre en place une gestion qui prenne d'avantage en compte la différenciation des besoins en matière de services avec une plus grande individualisation des coûts pour nos membres, » annonce Pierre Cinier, directeur des ressources humaines et communication de Dijon Céréales.
Pierre Cinier précise que « ce virage, si impopulaire soit-il pour nos membres, est obligatoire pour rester compétitif. »
Enfin, pour rester un acteur majeur du marché, Dijon Céréales renforce ses investissements locaux et internationaux. Le groupe va injecter 6 à 8 millions d’euros dans la création d'un silo à céréales d'une capacité de 60 000 tonnes sur le terminal portuaire de Marseille. Opérationnel pour la récolte 2007 (juillet), cet équipement devrait soutenir les exportations vers les pays du bassin méditerranéen. A Longvic en périphérie dijonnaise, la coopérative va aussi se porter acquéreur, avec deux autres industriels Eurogerm et Panidor, d'un terrain de 5 hectares pour implanter le siège de la filière « blé, farine et pain » du pôle de compétitivité Vitagora. Ce nouvel espace accueillera des laboratoires de recherche, un fournil expérimental ainsi qu'une école de formation spécialisée.