Diam : le bouchon en liège sans mauvais goûts
La guerre au goût de bouchon est lancée. Les armes du vigneron sont multiples, l’utilisation du bouchon à vis en est une. L’interprofession du Beaujolais vient de décider de se passer des bouchons agglomérés à compter du 1er octobre, suite aux résultats d’une étude de deux années ayant prouvé le lien entre le goût « moisi-liégeux » et ce type de bouchon. Le leader technologique du bouchage et leader mondial de la tonnellerie, Oeneo vient pour sa part de lancer le premier bouchon en liège garanti sans « goûts indésirables ». Ce bouchon dénommé « Diam » recevra le trophée d’or de l’innovation du salon Vinitech 2004 le 1er décembre prochain à Bordeaux. Oeneo a mis sept ans de recherche, en collaboration avec le laboratoire des fluides supercritiques du Commissariat à l’Energie atomique (CEA), à mettre au point ce produit hautement technologique. Son objectif : éradiquer du liège la molécule responsable du goût de bouchon (le TCA ou trichloroanisole). Oeneo y est parvenu en faisant appel à la technologie « du CO2 supercritique » qui a déjà fait largement ses preuves dans d’autres industries : ce même procédé est utilisé pour décaféiner le café, débarrasser le houblon de son amertume, ou encore extraire des molécules aromatiques dans le secteur de la parfumerie. Pour l’instant, Oeneo soustraite la fabrication de ce nouveau bouchon mais prévoit dès le second semestre 2005 une unité de production située en Espagne. L’industriel compte déjà sur le succès de son bouchon même si le surcoût par rapport à un bouchon en liège classique devrait tourner autour de 20 à 30 %.