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Des rencontres HEC sous le signe de l'optimisme


> Guillaume Bapst (Le potager de Marianne) et Gaétan Laederich (Vaï Vaï).
Des dirigeants de l'agroalimentaire, de la start-up au grand groupe, et une douzaine de consultants ont livré leurs avis, confié leurs histoires et fait part de leurs convictions lors d'une rencontre sur la dynamique agroalimentaire, le 24 novembre.

Innover dans les produits est l'enjeu numéro un des dirigeants de l'agroalimentaire, d'après l'enquête réalisée cette année par le cabinet de conseils stratégiques Repères sur les clés de la croissance. Cette enquête auprès de 103 sociétés allant de la start-up à la multinationale a été présentée au colloque des anciens de l'école HEC faisant carrière dans l'agroalimentaire, le 24 novembre à Paris. 41 % des dirigeants ont cité la montée vers le premium comme levier de leur dynamique.

Les fondateurs de quatre jeunes pousses (Le Potager de Marianne, Yogurt Factory, Vaï Vaï et Solactis) ont rejoint la première table ronde du colloque à la rencontre des fondateurs de trois « moins ” jeunes » pousses (Mon-marché.fr, L'atelier des chefs et Sushi Daily) ainsi que du directeur général de Lesaffre, qui n'a rien d'une jeune pousse mais qui en a acquis l'an dernier. Les soupes fraîches du Potager de Marianne, produites à partir des invendus de Rungis, se vendent chez Monoprix et bientôt à Disneyland Paris. Elles sont bios et produites par une entreprise d'insertion créée par l'Association nationale des épiceries solidaires (Andes). « Elles sont trois fois bonnes », a résumé le responsable Guillaume Bapst, précisant qu'il ne sortait pas de HEC !

Une montée vers le premium comme levier

CINQ LEVIERS POUR « SORTIR PAR LE HAUT »

L'enquête réalisée par Repères auprès de cent trois dirigeants de l'agroalimentaire pour le colloque HEC fait ressortir les cinq leviers qu'ils comptent actionner : « la prémiumisation » et la différenciation (pour 41 % d'entre eux), l'innovation (40 %), investir pour moderniser et gagner en compétitivité (38 %) faire baisser la pression de la grande distribution en rééquilibrant leurs relations avec ce circuit (26 %) et axer leur développement à l'export (21 % ).

Les glaces de yaourt de Yogurt Factory avec leurs garnitures ludiques sont différentes jusqu'à leur style de vente au public. La boisson de coco Vaï Vaï semble avoir été attendue des consommateurs et le galactofructose de Solactis s'offre sur le nouveau marché du confort intestinal.

L'innovation peut être engendrée par une contrainte. Ainsi les kiosques de préparation de sushis Sushi Daily sont nés de l'incapacité du couple fondateur à investir dans un atelier de production. Les soupes fraîches du Potager de Marianne ont quarante jours de vie parce qu'elles font face à des aléas de production et de distribution.

Capital humain et concertation

Le capital humain fait partie de la deuxième classe d'enjeux les plus courus. Une start-up est en elle-même un capital humain compétent et au service d'une réussite. Ce type de capital est-il intégrable à une entreprise ? « Nous avons acheté des start-up que nous maintenons en l'état afin de continuer », a confié Antoine Baule, directeur général de Lesaffre. Le Potager de Marianne et Mon-marché.com trouvent dans Andes un capital humain à la mesure de leurs projets. Les dirigeants interrogés par Repères voudraient des salariés mieux formés, s'appropriant le projet d'entreprise, et développer avec eux une réflexion commune sur l'innovation. Mais ils les forment peu et n'iront pas jusqu'à leur proposer une participation au capital.

En restauration, l'infidélité est la règle. Nicolas Bergerault, fondateur de L'atelier des chefs, a conseillé aux dirigeants de Yogurt Factory de se préparer à un gros turnover. Un autre enjeu répandu est la concertation avec ses fournisseurs et ses clients. Ils ont raison si l'on en croit deux témoins présents. Ainsi Renaud Paquin, dirigeant de Mon-marché.fr a-t-il bénéficié de l'appui de ses fournisseurs de Rungis cet été, sans lesquels il n'aurait peut-être pas pu boucler cette année son premier bénéfice. Et Vaï Vaï a été soutenu par ses distributeurs historiques Carrefour et Monoprix, quand le bruit a couru que la société n'existait plus. S. Carriat

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