Des rapports pessimistes en série
Les industriels européens de la chocolaterie, de la biscuiterie et de la confiserie et leurs homologues de la margarine (respectivement regroupés au sein de Caobisco et Imace) ont demandé lundi à la Commission Européenne « de reconsidérer son approche de la promotion des agrocarburants et de réduire les objectifs de 10% d’incorporation d’ici 2020 » (ndlr : en 2015 pour la France). Cette position s’appuie sur des fuites émanant d’un rapport du Joint Research Council, l’organisme qui traite les questions scientifiques pour la Commission. Le rapport daté de décembre 2007 mais non encore publié épingle les agrocarburants car ils ne permettraient pas de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce texte recommande plutôt de se concentrer sur d’autres formes d’énergies renouvelables, comme la biomasse. Il indiquerait également que les objectifs européens d’incorporation seraient de nature à faire progresser fortement les prix des matières premières à destinée agricole, avec par exemple une hausse du prix mondial des huiles végétales de 24%. Le document conclurait que « le coût de cette politique est tel qu’il efface, même dans le meilleur des cas, les bénéfices qui peuvent en être tirés ». David Zimmer secrétaire général de Caobisco, estime qu’il serait inacceptable « que la Commission ignore les avertissements de ses propres scientifiques » et poursuive une politique « qui ferait plus de mal que de bien ». Dans le même domaine, le Commissaire européen à l'Energie a été contraint lundi de réfuter une étude de la Chambre des Communes britannique, selon laquelle le bilan environnemental des biocarburants est négatif. Le document conclut notamment que « le soutien aux biocarburants a été prématuré au regard des risques environnementaux importants associés aux technologies actuelles ».