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Des producteurs jettent du pomerol sur le feu

L’appellation Pomerol, dans son nouveau réglement (entériné par un décret du 14 octobre), vient de signifier à 23 de ses producteurs (sur un total de 180) qu’ils seraient exclus de l’appellation s’ils ne construisaient pas avant 2018 un chai sur l’aire d’appellation.

Décidément, les querelles de ceps et de chapelles n’en finissent pas de mettre à mal le vignoble français. Depuis la naissance de l’appellation Pomerol, il y a plus de 70 ans, le code rural prévoyait pourtant l’autorisation de vinifier dans les communes avoisinantes, les propriétaires disposant souvent de petites parcelles réparties sur plusieurs appellations (la moyenne d’une exploitation sur Pomerol est de moins de 5 ha sur un total de 800 ha). Cette loi du bon sens les autorisait ainsi à vinifier en un seul lieu. La donne change en 1998 par une décision du syndicat viticole de pomerol (aux règles atypiques : ne pouvaient adhérer que des producteurs « parrainés » avec un nombre de voix attribué en fonction du nombre d’hectares). Cette délibération, faute de décret interministériel jusqu’en 2009, n’avait guère été prise au sérieux même si le syndicat de l’époque oblige à partir de 2001 les producteurs « sans chais » à demander une dérogation. Le cahier des charges du nouvel organisme de gestion (ODG) de l’appellation, sous la houlette des mêmes gros propriétaires, a voulu y mettre bon ordre en légalisant la décision et en obligeant la construction de 23 nouveaux chais pour des producteurs ne possédant que quelques ares, 4 ha maximum. Ils ne sont pourtant pas coupables de dérive qualitative… tout comme ces parcelles de Libourne qui font exception à la règle de la vinification intra-pomerol mais qui, elles, continuent à bénéficier d’une dérogation. « C’est la terre d’où vient le raisin qui compte, pas l’endroit où est situé le chai, ne décolère pas Jean-Louis Trocard, l’un des « frondeurs » futur hors-la-loi. Nous sommes les seuls à être aussi extrémistes. Les lalande, saint-émilion, lussac saint-émilion… ont, eux, le droit de vinifier dans des chais sur Pomerol, ce qui ne change rien à la qualité ni au terroir d’origine du vin. Le syndicat prétend défendre l’image de l’appellation. En quoi la construction d’une vingtaine de chais modernes dans le vignoble va-t-elle améliorer la perception du pomerol ? »

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