Des outils de gestion des risques pour les F&L
Depuis le 1 er janvier, les filières des fruits et légumes disposent d’une nouvelle organisation commune de marché. Un des chantiers du ministre de l’Agriculture concerne la gestion des marchés, rendue possible et encadrée par Bruxelles dans les moyens (financiers surtout), mais laissée aux Etats membres. Devant les producteurs de fruits de la FNPF, réunis en congrès à Nancy le 30 janvier, Michel Barnier a décliné le premier volet d’un « dispositif ambitieux », sur la gestion de l’ensemble de risques en agriculture – stabilisation des marchés, risque sanitaires et climatiques – présenté le matin même en conseil des ministres.
« Dans le bon sens »
Le ministre a indiqué qu’un premier dispositif sur les risques climatiques avait déjà été adopté. Il repose sur une amélioration de la dotation pour aléas (DPA) en incitant les producteurs à constituer « une épargne de précaution », « le développement et la généralisation de l’assurance récolte » qui prévoit une augmentation des primes d’assurance pour les secteurs de production les plus exposés ; enfin la création d’une section sanitaire dans le fonds calamités, qui serait cofinancé à parts égales par l’Etat et la profession. Michel Barnier veut « insérer » ces nouvelles mesures dans le cadre du bilan de santé, prévu au second semestre 2008. Il a également souligné qu’il souhaitait garder l’outil du coefficient multiplicateur.
Bruno Dupont, le président de la FNPF, estime que les propositions du ministre « vont dans le bon sens », mais que sa fédération doit « encore travailler » avec les services de Michel Barnier. Il demande surtout que ces mesures soient « activables » rapidement. Le ministre de l’Agriculture a répondu qu’il maintenait la pression sur la commissaire à l’agriculture Mariann Fischer Boel, qui devrait présenter au prochain comité de gestion agriculture (18 et 19 février) le volet « gestion des marchés » prévu dans les programmes opérationnels de la nouvelle OCM. Bruxelles propose notamment la récolte en vert ou la non-récolte. Ce sera aux Etats-membres de promouvoir les meilleurs outils.
Par ailleurs, la nouvelle organisation commune des marchés (OCM) prévoit que ces outils de gestion du marché seraient réservés aux seuls producteurs adhérents aux associations d’organisation des producteurs (AOP), instituées par la réforme. Un point que rejettent les producteurs de fruits, soutenus par le gouvernement, le ministre ayant demandé à Bruxelles de « ne pas limiter ces mesures aux seuls producteurs organisés ». L’organisation économique des secteurs fruits et légumes est l’autre chantier du ministère, issu de la réforme de l’OCM. Michel Barnier a promis sa mise en œuvre « rapidement en 2008 ».