« Des négociations sur une baisse acceptable »
> Giampaolo Schiratti, directeur général de Candia.
Les Marchés Hebdo : Certains distributeurs, dont Système U et E.Leclerc, ont affirmé que le prix du lait ne baisserait pas en 2016. Qu'en a-t-il été lors des négociations pour la marque Candia ?
Giampaolo Schiratti : Les négociations qui viennent de se terminer n'ont en effet concerné que les marques nationales. Les marques ne représentent que 10 à 15 % des ventes globales de Sodiaal en volume. Je confirme qu'elles ne se sont pas terminées sur une stabilité, mais sur une baisse raisonnable et acceptable de nos prix. Les acteurs économiques sont aujourd'hui conscients de la problématique de la filière laitière française. Même si nous restons dans un rapport client-fournisseur, il y a bien eu une prise en compte de la problématique de la filière. De notre côté, cela n'est pas suffisant, mais cela aurait pu être pire et aboutir sur des baisses plus importantes. Nous sommes toujours dans une logique selon laquelle il y a la nécessité que le marché français connaisse une valorisation supérieure aux marchés mondiaux. Il faut aller chercher tous les leviers de valo-risation possible : l'origine France, la qualité de nos produits, les innovations.
LMH : Vous inquiétez-vous d'une pression plus forte sur les marques de distributeurs ?
G. S. : En France, les contrats pour les marques de distributeurs se négocient en permanence. Nous ” avons des discussions périodiques entre nos commerciaux et la grande distribution. Il n'y a pas de date de fin fixée. Actuellement, des discussions sont en cours. Cela restera évidemment un point de vigilance, car les marques de distributeurs pour Sodiaal repré-sentent 25 % de nos débouchés donc plus qu'à marque nationale. La conséquence est donc encore plus importante que pour nos marques nationales.
“ Nous sommes passés de sept clients à quatre
LMH : Êtes-vous favorable à un changement du cadre législatif ou à l'application plus stricte de la LME ?
G. S. : Je ne suis pas sûr que les lois résolvent les choses. J'ai plutôt tendance à appeler à la responsabilité sociale et économique des acteurs pour qu'ils ouvrent des rapports de filière durables. Le vrai changement par rapport à 2015 est le regroupement de la distribution. Nous sommes passés de sept clients à quatre. Cela met indubitablement une pression supplémentaire.