Des marchés très réactifs
Période du 17 au 22 octobre. La semaine 42 s’est achevée sur une hausse des marchés à terme avec l’annonce d’un éventuel embargo ukrainien sur ses exportations de blé à partir du 15 novembre. L’information n’a été ni confirmée ni démentie par les autorités locales, adeptes de la tradition du flou artistique. Mais, comme nous l’écrivions dans notre édition de vendredi, cette mesure ne serait plus de nature à bouleverser le marché, l’Ukraine comme la Russie n’ayant pratiquement plus de disponible exportable et les prix de l’origine mer Noire n’étant d’ores et déjà plus compétitifs. L’annonce, officielle cette fois, de la chute des stocks russes de céréales de 26 % (35,8 millions de tonnes (Mt) contre 48,5 millions au 1er octobre 2011) vient sans doute consolider les effets psychologiques de la rumeur ukrainienne, sans constituer non plus une surprise.
Concurrence sud-américaine
Le fait que les marchés à terme aient réagi aussi vivement à ces informations illustre leur grande sensibilité et leur instabilité. Aujourd’hui, c’est plutôt la sécheresse en Australie et les pluies surabondantes en Amérique du Sud qui préoccupent les observateurs. Mais dans l’immédiat, le continent sud-américain se pose surtout comme le principal concurrent du blé français à l’export ; ainsi, la France n’a pas participé au dernier appel d’offres algérien de 400 000 tonnes, emporté par l’Argentine et l’Uruguay. Cependant, si l’on considère le volume de certificats attribué à l’Union européenne au cours de ces dernières semaines, les exportateurs européens n’ont pas à être inquiets, d’autant que les chargements s’accélèrent dans nos ports, permettant le dégagement des silos.
Retard des semis de blé d’hiver en France
Sur le marché intérieur français, la demande n’est pas trépidante, mais la tendance demeurait encore soutenue en début de semaine. Selon l’observatoire de FranceAgriMer, Céré’Obs, les semis de blé d’hiver en France ne parviennent pas à rattraper leur retard (20 % réalisés en semaine 41, contre 5 % l’anné dernière) et les conditions météo restent mauvaises.
Retard également dans les récoltes de maïs, effectuées à 31 % contre 77 % au 15 octobre 2011. L’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) maintient néanmoins son estimation de rendement à 96 quintaux par hectare. Ce qui autoriserait une récolte convenable dans un contexte européen qui s’annonce de plus en plus déficitaire. L’autorisation d’importer dans l’Union européenne du maïs OGM Mir 162 intervient dans cette situation de déficit, alors que le gouvernement français maintient son moratoire contre l’importation du maïs OGM Monsanto, tout en reconnaissant les insuffisances de l’étude du professeur Seralini.