Des fraudes sur les produits de la mer
Le syndicat national du commerce extérieur des produits congelés et surgelés (SNCE) vient d'alerter ses adhérents et la filière sur les fraudes régulièrement relevées sur les produits de la mer. Un questionnaire adressé à l'ensemble des adhérents a permis de faire le point le 11 avril dernier sur les principaux problèmes rencontrés. Résultats : les fraudes sont de plus en plus régulières, complexes et d'origines diverses. Elles se traduisent par exemple par l'utilisation détournée du glazurage (méthode consistant à enrober le poisson de fines goulettes d'eau glacée afin de mieux le conserver) ou de pratiques de trempage pour augmenter le poids du produit. Pour « gagner » du poids, l'injection de saumures utilisée normalement pour les saumons fumés est parfois également détournée sur des filets de poisson d'élevage, des noix de saint Jacques, de la sole ou des céphalopodes.
L'origine des fraudes changent suivant le pays
Certains adhérents du SNCE ont par ailleurs constaté l'utilisation d'additifs non déclarés sur l'étiquette des produits préemballés comme le polyphosphate (en provenance de Chine notamment). Enfin, d'autres types de fraudes portent sur le mélange d'espèces, de calibres ou de tailles, l'abus d'origine sur les noix de Saint-Jacques ou encore l'utilisation de monoxyde de carbone pour « rafraîchir » les produits. L'origine des fraudes s'avère diverse. Elle concernant l'Asie, les Etats-Unis, l'Inde, la Russie, les Pays de l'Est mais aussi l'Union européenne (Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Espagne).
« Les adhérents du SNCE, en tant qu'importateurs professionnels et responsables, souhaitent lutter contre ces pratiques. Cependant ils estiment que l'ensemble de la filière devrait prendre conscience de ces problèmes et intégrer dans leur approche les éléments garantissant la loyauté des produits et du commerce. Les adhérents du SNCE s'inquiètent particulièrement de la “course” aux prix les plus bas qui risque de niveler la qualité des produits de la mer par le bas », prévient la SNCE dans un flash d'informations.
Pour lutter contre ces fraudes, le SNCE milite pour une action conjointe et signale la mise en place d'un groupe de travail intersyndical avec les organisations et professionnels de la filière qui le souhaitent. Une veille active sera également mise en place sur ce thème. « Chaque professionnel de la filière est responsable pénalement des produits qu'il distribue. En cas de problème concernant la loyauté d'un produit, la responsabilité incombera au producteur, à l'importateur (origine pays tiers), à l'introducteur (origine UE) et au distributeur, particulièrement s'il s'agit d'un produit MDD» rappelle le SNCE.