Des fluctuations de prix peu convaincantes
Période du 30 mars au 5 avril. La fin de semaine dernière a été marquée par la parution du rapport du Département américain à l'Agriculture (USDA), avec une estimation de semis de maïs aux États-Unis dépassant nettement (+6 %) les prévisions des opérateurs, avec 37,9 millions d'hectares (Mha), soit 2,3 Mha de plus que l'an dernier. Le rapport prévoit aussi une augmentation du stock américain, tandis que de son côté, le rapport du CIC, publié dans la foulée, annonçait une production mondiale potentielle pour la campagne 2016-2017, de 993 Mt, soit 21 Mt de plus qu'en 2015-2016. Dans le même temps, la Chine confirmait la remise en vente sur son marché de ses stocks ce qui va réduire pendant plusieurs mois les besoins d'importation de la Chine. Ces nouvelles ont eu un effet baissier sur le marché de Chicago, répercuté par Euronext. Cependant, sur le marché physique français, les cours se maintiennent, l'offre n'étant pas excessive alors que subsiste un courant d'export vers l'Union européenne et malgré la préférence économique du moment, des fabricants d'aliments du bé-tail pour le blé fourrager. Par ailleurs, contrairement aux céréales à paille, la situation des cultures est décevante, avec des semis annoncés en baisse de 7 % par l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM), soulignant une météo peu propice aux semis qui pourraient se concentrer autour du 20 avril.
Sur les marchés à terme du blé, les prix restent fluctuants au gré de la météo, des mouvements monétaires ou de l'évolution des prix des autres matières premières. L'euro s'étant raffermi autour de 1,14 dollar ne favorise en principe pas la compétitivité de l'origine européenne, mais pour la seconde semaine consé-cutive, Bruxelles a délivré des certificats d'exportation à hauteur de 1 Mt, ce qui laisse à penser que les silos s'allègent, avant une récolte qui s'annonce bien. Le CIC prévoit certes une moisson mondiale 2016 très inférieure à la dernière, avec 713 Mt, soit un recul de 21 Mt, mais le stock de début de campagne serait tellement élevé, 214 Mt, que 2016-2017 s'achèverait avec un report de 211 Mt proche de celui de cette campagne. On peut faire la même observation au plan français.
Blé dur : appel d'offres de la TunisieLes cours du blé dur se sont raffermis. Le dernier appel d'offres de la Tunisie a été couvert en origine optionnelle, avec sans doute une-participation française, et ce pays lance un nouvel appel d'offres pour 140 000 tonnes. Le blé dur cote 238 euros rendu La Pallice. Les sorties d'orge sont encore importantes et les cours s'alignent sur la fermeté du blé, mais la présence de la Chine aux achats pour la prochaine campagne reste incertaine.