Des états généraux ovins dans le Sud-Ouest
«Lorsque nous avons un problème à régler, nous attendons généralement l'assemblée générale. Le fait que nous organisions des états généraux ovins, pour tout le bassin Sud-Ouest, prouve la situation d'urgence dans laquelle se trouve notre profession, liée à la fois à une crise structurelle et conjoncturelle,explique Gérard Coutant, président du syndicat ovin de Midi-Pyrénées. Cette manifestation nous permet à la fois de faire un bilan de la situation, d'étudier les solutions qui s'offrent à nous et de faire remonter nos revendications sur le plan national et européen. »
En 2005 déjà, le coût de production d'un agneau était de 6,53 euros/kg, tandis que le prix du marché était de 5,03 euros/kg. Quant au lait, il revenait à 1,43 euro/litre dans les Pyrénées-Atlantiques et à 1,13 euro/litre dans le rayon de Roquefort, alors qu'il était payé respectivement 0,94 euro/litre et 0,47 euro/litre. « Depuis 2005, la situation s'est encore aggravée avec une augmentation des charges de 14 euros par brebis et une baisse des aides compensatoires de 10 à 12 euros, complète André Delpech, président du syndicat ovin du Lot. Par ailleurs, la récente montée des cours des céréales accentue la situation. Une brebis ayant mis au monde un ou deux agneaux, consomme en moyenne 150 kg de céréales, ce qui entraîne un surcoût supplémentaire de 6 à 10 euros par brebis. »
Sauver la filière ovine
Pour « sauver la filière ovine », les responsables régionaux tablent à la fois sur une évolution de leurs pratiques (meilleure productivité, baisse des coûts de production, connaissance des marchés…) et sur une remontée des cours de la viande (ils demandent 7 euros/kg de carcasse pour 2007, soit 125 euros par agneau). Ils notent que pour un prix payé au producteur de 4,30 euros/kg, début juillet 2007, une cotation entrée abattoir à 4,95 euros/kg et un rendu distributeurs à 6,15 euros/kg, on trouve un produit vendu en rayon à 15 euros/kg. « Voilà où vont les marges, il faudrait aussi que ça change au niveau de la grande distribution », souligne Jean-Michel Anxolabehere, responsable ovin au sein de la FRSEA d'Aquitaine.
Les éleveurs aimeraient également que soit autorisé un étiquetage général « Viande d'origine française », comme cela se fait déjà pour la viande bovine, afin d'identifier tous les produits qui ne sont pas vendus sous SIQO. Ils demandent, par ailleurs, pour 2007, un complément de l'aide minimis et le versement des plus 20 % qu'on leur avait promis sur l'ICHN (indemnités compensatoires de handicaps naturels). Et pour 2008, 15 euros supplémentaires par brebis, dans le cadre des mesures PAC. Enfin, ils comptent sur une simplification du cahier des charges de la PHAE (prime herbagère agri-environnementale), afin qu'aucun éleveur ovin n'en soit exclu, et sur le retrait de tous les prédateurs qui nuisent au pastoralisme. « Les bergers ont toujours dû lutter contre les prédateurs, ils continueront à le faire », concluent-ils.