Des débats à la marge
En pleine crise gouvernementale (le ministre de l’Economie a remis sa démission vendredi), le salon international de l’agriculture arrive à point nommé pour parler d’autre chose. Comme à son habitude, le président de la République inaugure le salon ce samedi matin. Il devrait distiller, au cours de sa visite, un certain nombre d’orientations ou de souhaits pour l’agriculture. Il est vrai que, si l’horizon est plutôt meilleur que les autres années à la même époque dans la plupart des productions, le monde agricole n’en manque pas moins de repères pour l’avenir. Le président de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer a insisté sur ce point lors de sa rencontre, en début de semaine, avec Jean-Pierre Raffarin, réclamant que l’on donne des « signes clairs » à la profession agricole. « Ce qui compte, c’est que le gouvernement dise clairement ce qu’il veut faire de son agriculture […] si on veut qu’elle continue à jouer son rôle sur le plan économique, sur le plan de l’aménagement du territoire, sur le plan social, car l’agriculture est fortement génératrice d’emplois au moment où il faut lutter contre le chômage ».
Or, les agriculteurs ont l’impression, en partie justifiée, d’être un peu les laissés pour compte de la filière agroalimentaire, alors même que quelques-unes des multinationales du secteur affichent des résultats record (4,5 milliards d’euros de bénéfice net pour Nestlé en 2004). Il est vrai que la masse des PME du secteur agroalimentaire n’a pas cette chance. Le débat ancestral sur la répartition des marges au sein du monde agricole devrait donc être à nouveau relancé. En ressortira-t-il quelque chose cette année ?