Des cours du colza instables en dépit des fondamentaux

Période du 22 au 26 février. Malgré quelques fluctuations, parfois sensibles, dues notamment à des prises de profits après une période de hausse, le marché des oléagineux est resté orienté vers la fermeté, contrairement au blé. La succession de prévisions météorologiques optimistes ou pessimistes concernant notamment l’Argentine crée un « weather market » instable entraînant le colza dans son instabilité. Mais ce dernier pourrait justifier seul sa fermeté fondamentale compte tenu de la précarité de l’offre, à l’échelle mondiale et européenne.
Ainsi, le CIC a revu en baisse de 1,4 million de tonnes (Mt) par rapport à l’an dernier, ses estimations de production mondiale de colza-canola, à 59,3 Mt. Il s’agit d’une baisse relativement modique, de l’ordre de 2 %. Mais avec un stock de début de campagne très bas (4,5 Mt), l’offre totale se réduirait à 63,9 Mt (67,6 Mt pour la moyenne des trois saisons précédentes). Malgré des utilisations ralenties, 60,4 Mt contre 62,7 en 2011-2012, notamment en trituration, par les prix élevés, le stock final ne dépasserait pas 3 Mt, contre 6,6 Mt en 2011-2012 et 8,1 Mt à l’issue de la précédente campagne.
Un marché mondial toujours tendu
Le CIC a aussi présenté ses premières estimations pour 2013-2014. La production canadienne y est projetée en hausse de 17 %, vers un record de 15,5 Mt, à condition que les rendements espérés soient au rendez-vous. Mais, même si tel était le cas, étant donné la faiblesse du stock de début de campagne, celui de clôture ne devrait guère dépasser le niveau de 2012-2013, le plus bas en 14 ans. Aussi, le marché mondial, qui s’est considérablement tendu ces dernières années, continuerait dans la même voie. À titre de repère, sur le marché européen le colza a commencé la semaine 9 en baisse de 5,75 euros sur Euronext, le marché physique s’affichant à 467 euros rendu Rouen.
Sur le marché du pois, selon l’Unip les exportations françaises de pois protéagineux, pour la première partie de la campagne (juillet-décembre 2012), ont été divisées par 2 par rapport à la période correspondante de 2011-2012, avec 74 645 t contre 152 160 t. Les exportations de féveroles sont passées de 118 835 à 131 290 t. Actuellement, le marché des pois standard n’est animé que par des affaires sporadiques, des besoins de chargement d’un bateau, par exemple, mais il reste limité par des positions très divergentes de positions entre vendeurs, à 290 euros départ E et L, et acheteurs, 275 euros. Le marché du pois jaune pour l’alimentation humaine est au point mort à l’exportation, tandis que celui de la féverole ne doit son étroitesse qu’au manque de disponibilités.