Des candidats partagés sur le sort des OGM
        
      
      
      L'hebdomadaire La France Agricole paru vendredi a interrogé les candidats à l'Elysée sur leur vision pour l'agriculture. Parmi sept questions posées, l'une concerne les OGM. La France doit-elle en cultiver ? « Avant d'être une question agricole, les OGM représentent un enjeu en matière de recherche », répond Nicolas Sarkozy. « Ils soulèvent aussi la question de la mise en pratique du principe de précaution qui n'est pas, à mes yeux, un principe d'immobilisme. » Le candidat UMP dit vouloir répondre aux interrogations des Français sur les avantages et la réalité des risques liés à cette technique. « Seul un débat public parlementaire sans à priori permettra de dire s'il faut accepter des plantes OGM, et si oui, lesquelles, et surtout dans quelles conditions. »
Les partisans d'un moratoire
Pour Ségolène Royal, les Français craignent d'autant plus les OGM que les scientifiques ne sont pas d'accord entre eux. « En privilégiant l'amélioration de critères économiques ou de productivité, les créateurs d'OGM ont donné une image encore très liée aux productions intensives jugées polluantes. Je ne souhaite pas autoriser les cultures d'OGM en plein champ tant qu'on n'aura pas remédié au risque de dissémination et je veux rouvrir un débat public sur les atouts et les risques des OGM. » Les deux favoris des sondages se rejoignent donc sur la nécessité d'un débat. Lors d'une confrontation organisée la semaine dernière par l'Afja, des divergences sont toutefois apparues sur l'opportunité d'un moratoire. L'UMP n'en veut pas, contrairement au PS.
François Bayrou déclare dans La France Agricole être favorable à un moratoire. « Il faut qu'une conférence scientifique indépendante, ayant les moyens de travailler librement, se prononce sur les risques sanitaires et environnementaux encourus par les cultures OGM de plein champ. »
Pour Jean-Marie Le Pen, « le vrai danger des OGM, c'est le brevetage du vivant, la dépendance juridique ». « Ceux qui refusent de voir des OGM en Europe sous des prétextes sanitaires ne se rendent pas compte que l'on importe des animaux nourris au soja OGM... »
Lors du débat de l'Afja, le porte-parole de José Bové a indiqué que la première mesure du candidat antilibéral serait « la mise en place d'un moratoire sur les OGM, la destruction des parcelles semées et leur indemnisation ».
 
        
     
 
 
 
 
 
