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Delmotte croque les Délices de Ninon

Le fabricant de pâtisseries surgelées haut de gamme reprend un outil à forte capacité en Corrèze.

Le 4 juillet, le tribunal de commerce de Brive-la-Gaillarde a décidé du sort du pâtissier industriel les Délices de Ninon en octroyant l'usine corrézienne de Malemort au fabricant breton de pâtisseries surgelées Delmotte SA (18,7 M Eur de CA en 2005). « Ce qui a motivé notre reprise c'est le bel outil de production de la société qui dispose d'une capacité de 6000 t», confie le pâtissier et chef d'entreprise Christophe Delmotte. Pourtant, il y a six mois, il avait hésité à se lancer dans cette opération devant l'ampleur de la perte accumulée en quelques mois par les Délices de Ninon (estimée à 20 M Eur).

L'ex-société Lachaise ne s'est jamais vraiment remise de sa vente par Unilever. Après quatre ans passés au sein du groupe néerlandais CSM, qui n'en faisait pas une activité stratégique, la société avait été rachetée en 2004 par son directeur général Bernard Chatillon. Le dirigeant s'était fixé comme objectif de redévelopper rapidement une clientèle pour ses spécialités salées (feuilletés et petits fours), entremets, pâte à choux et tartes.

Mais des problèmes de trésorerie l'ont vite rattrapé et obligé à déposer le bilan en juillet 2005. Un an plus tard, Delmotte fait une belle affaire en récupérant un outil de taille importante (il s'agit d'une cession, l'entreprise ne récupère pas les dettes) contre 1 M Eur et l'engagement de conserver 100 des 139 emplois. D'autant plus que le pâtissier breton, adossé à la coopérative de Broons, dans les Côtes d'Armor, est confronté à la saturation de son outil industriel un an à peine après la concrétisation de 4,5 M Eur d'investissements. « Nous enregistrons 30% de croissance depuis 6 mois. La nouvelle ligne tourne déjà 24h sur 24h et la période de fin d'année s'annonce très forte», explique Christophe Delmotte.

Plus qu'un outil

Créée en 1983, Delmotte a acquis rapidement une notoriété de haute de gamme et un savoir-faire reconnu par de nombreux professionnels de l'hôtellerie, de la restauration et plus récemment la GMS. L'an dernier, Delmotte a renforcé sa position en GMS en lançant une marque de pâtisseries surgelées les « gâteaux d'Hélène ». « Nous sommes très contents du développement que nous connaissons chez Casino et Système U», souligne Christophe Delmotte.

L'acquisition de l'usine de Malemort va permettre à Delmotte de répondre à la demande avec un transfert d'activités en fin d'année. L'opération lui permet aussi d'acquérir un savoir-faire industriel qu'il ne possédait pas jusque-là. Ce qui pourrait permettre d'améliorer la compétitivité de l'outil de Broons. Concurrentes pour certains produits, Delmotte et Délices de Ninon sont par ailleurs complémentaires en termes de débouchés : plutôt haut de gamme événementiel pour le premier, RHD et collectivités pour le second. Par ailleurs Délices de Ninon fabrique une large gamme de produits surgelés salés, peu présente dans l'offre Delmotte. Autre avantage : la société apporte une clientèle espagnole que ne touchait pas Delmotte jusque-là.

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