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Délifrance veut renouer avec la croissance


> 18 M€ ont été dépensés en machines et process pour la nouvelle ligne à Romans-sur-Isère. Des bras pneumatiques aident les employés à porter les mottes de beurre. En haut, Hervé Appelghem, directeur du site, et, en bas, Jean-Manuel Lévêque, DG de Délifrance.
L'entreprise française, spécialisée dans la production de viennoiseries, pain et pâtisserie, vient de doubler la capacité de production de son usine de croissants, à Romans-sur-Isère. Reportage.

Chaque seconde, vingt viennoiseries sortent de l'atelier Délifrance de Romans-sur-Isère (Drôme). La cadence est la plus impressionnante sur la toute dernière ligne, mise en route il y a quelques semaines. « Nous avons doublé notre capacité de production », explique Hervé Appelghem directeur du site. Spécialisée dans la fabrication de croissants et pains au chocolat prêts à cuire et prêts à pousser, cette troisième ligne de production, ultramoderne, a été mise en place au prix d'un investissement de plus de 27 millions d'euros.

Une fabrication automatisée au maximum

Elle tourne 24 h/24, 7 j/7, portant la capacité de l'usine de 14 000 m2 à 60 000 tonnes par an. Le but pour Délifrance est maintenant de la saturer le plus rapidement possible. L'usine prévoit de passer ses effectifs de 140 à 270 pour 2018, « mais le plus tôt sera le mieux », exprime Hervé Appelghem. Si l'entreprise dispose de plusieurs sites de production, la totalité des viennoiseries du groupe est fabriquée en France. Le site de Romans-sur-Isère est désormais celui avec la plus grande capacité de production devant Béthune (62) et ses 30 000 t, Martainville-Épreville (76) et Avignon (84).

La somme de 18 millions d'euros a été dépensée rien qu'en machines et en process pour cette nouvelle ligne. Des bras pneumatiques aident les employés à porter les lourdes mottes de beurre qui vont entrer dans la composition du mélange. À l'extérieur, des cuves accueillent la farine, le sucre et la levure, qui peuvent ainsi être transportés en direct dans les cuves de mélange. « Nous avons maximisé le conditionnement en vrac de nos matières premières. Seul le beurre arrive sur palette », signale Hervé Appelghem.

Pour fabriquer ses croissants, l'usine prévoit de réceptionner 24 000 tonnes de farine par an et 10 000 tonnes de beurre. Une fois le mélange effectué, la pâte passe dans deux cuves où elle est pétrie. Un extrudeur débite ensuite en continu une épaisse bande de pâte. La matière grasse y est superposée. 6,2 tonnes de pâte par heure défilent sur les convoyeurs. Progressivement, tout au long de la chaîne de pro-

FILIALE À 100% DE VIVESCIA DEPUIS 2013

Délifrance (2 700 salariés) est depuis 2013 la propriété à 100% du groupe coopératif Vivescia, via sa filiale Nutrixo (Vivescia Industries). Auparavant, 45 % de l'actionnariat appartenait aux salariés, qui ont revendu leur part. Nutrixo, qui pèse 1,2 milliard d'euros, possède la marque Francine (Grands moulins de Paris), Délifrance et l'activité Délifrance retail, franchise et international. Principal avantage de cette appartenance à un groupe coopératif céréalier : « la traçabilité des matières premières ! Nous sommes totalement intégrés avec l'amont », relate Hervé Appelghem, directeur du site de Romans-sur-Isère. Le groupe Vivescia est en effet le 1er meunier français. Il est implanté dans vingt-quatre pays sur quatre continents, et emploie 5 929 collaborateurs dans le monde.

Nous avons un réseau unique de commercialisation

duction, la pâte va être repliée en « tuilage ». « On vient faire des plis, pour superposer et constituer le feuilletage », explique Hervé Appelghem. Seize, vingt-quatre puis trente-deux superpositions : petit à petit la pâte du croissant se forme. ”

Affinée, elle est débitée en huit bandes et découpée en triangles. Ils sont alors automatiquement retournés pour être alignés dans le sens de la machine de roulage qui va leur donner une forme de croissant, courbé ou droit. Un contrôle visuel est ensuite réalisé. Après un passage en étuve spirale, les croissants ont gonflé et sont prêts pour être surgelés et empaquetés.

Bureaux en Chine et au Japon

Avec cette nouvelle ligne de production, Délifrance se donne les moyens de ses ambitions. «Depuis 2003, nous avons une croissance soutenue. Nous sommes passés de 180millions de chiffre d'affaires à 600 millions aujourd'hui », indique Jean-Manuel Lévêque directeur général. Si la moitié de la croissance est organique, l'autre moitié est due à des rachats. En dix ans, la marque a absorbé Appétit de France, Krabansky, Touflet Gourmet, Sofrapain, Farandole gourmande, Sefa ou encore Le Pain croustillant au Royaume-Uni. Et depuis 2012, la croissance « est relativement stable. C'est normal, après avoir beaucoup grossi nous avons surtout cherché à travailler le qualitatif plutôt que le quantitatif, en repensant notre portefeuille. Mais maintenant, nous souhaitons retrouver la croissance », relate-t-il.

Nous sommes peu présents hors d'Europe

L'entreprise se définit comme « un leader européen du secteur », avec le Belge Vandemoortele ou le Suédois Lantmannen Unibake. Mais il est encore loin derrière le Suisse Aryzta (Coup de pâtes en France) acteur, lui, international. « Nous sommes encore peu présents hors d'Europe. C'est un de nos axes de développement pour le futur », consent Jean-Manuel Lévêque. Pour y arriver, Délifrance continue à étendre son réseau d'implantation locale. « Notre force, c'est ce maillage territorial. Nous avons un réseau unique de commercialisation », note-t-il. Pour le marché asiatique, Délifrance dispose en effet de commerciaux à Singapour, et est en train d'ouvrir des bureaux en Chine et au Japon. La commercialisation en Inde devrait également débuter prochaine-” ment. « L'Asie n'a pas une culture du pain, mais le blé commence à fonctionner. Une de nos voies d'entrée dans ces pays, c'est l'hôtellerie et notamment le petit-déjeuner. On rentre insidieusement par ce biais », sourit le dirigeant. Pour assurer son succès à l'international, Délifrance n'hésite pas à adapter les classiques de la boulangerie-pâtisserie française aux goûts locaux. Vingt-cinq personnes travaillent au service développement innovation produit, dont huit pour la viennoiserie. Par exemple aux Pays-Bas, ce sont les croissants salés « jambon-fromage » qui tirent le marché. En Italie ou en Espagne, la marque s'est imposée avec ses croissants fourrés au chocolat ou aux fruits. Outre-Atlantique, la marque ouvrira prochainement un bureau de commercialisation à New York.

En hausse, en baisse

La Banque du Mexique vient d'annoncer un chiffre record pour les exportations agroalimentaires du pays en 2014. Elles ont atteint 25,6 milliards de dollars, soit une hausse de 5,3% par rapport à 2013. Le Mexique exporte principalement de la bière, de la tomate, de l'avocat, de la téquila, du poivron, du bœuf ou encore des framboises et des mûres, dans plus de 150 pays.

La demande en algues sauvages a le vent en poupe, mais la biomasse reste rare. Cette ressource sauvage est sujette aux aléas météorologiques. Dans le Finistère, indique Ouest-France, qui réalise plus de la moitié de la récolte française de dulce (palmaria palmata, une algue rouge à usage culinaire), la récolte a baissé de 24 % en 2014 suite aux tempêtes de 2013.

Ubifrance note que les exportations de champagne vers l'Espagne sont en forte hausse en 2014 (+11,6% par rapport à 2013). Le pays a importé plus de 3,4millions de bouteilles selon le Comité de Champagne. Une hausse supérieure à la croissance 2012-13, signe d'une fidélisation des consommateurs, prêts à racheter des produits haut de gamme.

Aux États-Unis, le ministère de la Santé doit mettre à jour pour fin 2015 sa liste de recommandations nutritionnelles. Parmi les nouveautés : des recommandations pour consommer moins de viande rouge et de viande transformée, pour des raisons de santé et de protection de l'environnement. L'industrie américaine de la viande voit rouge, et est montée au créneau pour défendre ses intérêts.

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