Délifrance fait de Michel Roth son « expert du goût »

Michel Roth entouré des équipes de recherche et développement de Délifrance. Marie Abiven (communication), et Sébastien Le Bescond (marketing) sur la gauche.
Le célèbre chef cuisinier Michel Roth avait poussé, le 21 janvier, les portes du Cercle de l'Union Interalliée, à deux pas du Palais de l'Élysée, pour présenter à la presse et à quelques grossistes les deux « Bûches des Gourmets » de Délifrance conçues sur ses conseils. Il est depuis mars dernier en partenariat avec l'industriel de la boulangerie-viennoiserie. Pour un budget dit « exceptionnel » débloqué pour les trente ans de la filiale de NutriXo, le chef consacre une vingtaine de jours par an, a priori pendant deux ans, aux équipes (R&D et application industrielle, marketing, directeurs commerciaux). C'est la partie « innovation du contrat représentant 80 % de son temps et du budget », explique Marie Abiven, responsable communication de Délifrance. En outre, son sourire et ses deux étoiles Michelin éclairent les fiches des recettes pouvant accompagner les deux pains. Le président de l'Académie des Bocuse d'Or s'est déplacé avec Délifrance au Sirha l'an dernier, puis à l'Anuga. Il animera la Coupe Délifrance au prochain Sandwich Show. C'est la partie « marketing », soit les 20 % restants du contrat. « Avoir décroché Michel Roth a été une chance », avouent Marie Abiven et Sébastien Le Bescond, directeur du marketing. Le chef opère à l'hôtel du Président Wilson à Genève. Le meilleur ouvrier de France, Michel Roth, n'est pas un expert de la boulangerie, il est pour Délifrance un « expert du goût ». Le groupe entreprend de conseiller ses clients, grossistes, chaînes de restauration, boulangeries et ses franchises, sur les accords des mets et des boissons. Michel Roth s'est présenté, en tant que tel, un matin au centre de R&D de l'usine de panification Maison Héritage de Dunkerque.
Sélection des matières premièresLa conception des Bûches des Gourmets, qui avait débuté plusieurs mois avant, en était à la deuxième phase de la conception, celle de la confrontation des idées du chef avec le savoir-faire industriel. Le courant est vite passé et les trois hommes ont commencé à sélectionner les matières premières qui feraient deux bûches rustiques saisies et précuites sur sole de pierre, des « pains à partager » et à saucer. Cela a donné la « bûche Sarrasin » qui met en valeur un roulé de volaille façon Michel Roth, et la « bûche Graines », parfaite avec un dos de cabillaud aux poireaux et une sauce à l'estragon. Michel Roth avait précédemment signé la garniture de deux innovations : le Crois'sandwich et un pavé Maison Héritage. Il aborde maintenant des recettes de sandwich à partir de croissants, à l'intention des franchises Délifrance en Asie.
Sébastien Le Bescond, directeur du marketing de Délifrance, considère que son groupe doit maintenir un rythme de 400 innovations par an (sur un millier de références de pains, viennoiseries, gâteaux, brioches). Pour moitié, elles répondent aux demandes de clients, estime-t-il. Pour l'autre moitié, les idées affluent des filiales étrangères (quinze en Grande Europe, une à Singapour, une au Liban), des 450 franchises (d'Europe, des Antilles, d'Asie) et des équipes. Les grandes innovations germent deux ans à l'avance ; elles ont donné le Crois'sandwich, une base sandwich à partir de l'usage asiatique du croissant, et aujourd'hui les Bûches des Gourmets. Les partenaires (comme Michel Roth), fournisseurs, et les vingt-cinq ingénieurs et techniciens des six centres expérimentaux leur donnent forme.