Décryptage
La flambée des cours du cacao sur les marchés à termes de Londres et de New York est essentiellement spéculative. Ce mois-ci, l’Icco (Organisation internationale du cacao) a abaissé sa prévision de déficit mondial à 28 000 tonnes seulement, contre 73 000 tonnes estimées en août. Les stocks mondiaux, eux, représentent quand même 44 % d’une année de consommation (1,55 million de tonnes). Les opérateurs n’en continuent pas moins de croire à la croissance de la demande, dans un contexte d’offre déclinante. « On peut se demander si ces inquiétudes suffisent à justifier le franchissement d’un record vieux de 25 ans », s’interroge Stephanie Garner, analyste chez Sucden, qui voit se former une bulle.
La hausse du prix est tout de même une réalité pour les industriels de la première transformation, dominée par Barry Callebaut, Cargill et ADM. La demande en cacaos « fins », qui servent à fabriquer du chocolat noir de bonne qualité, est supérieure à l’offre. Ceux-ci s’achètent jusqu’à deux fois le prix du standard. Les qualités vraiment aromatiques sont encore plus rares.