Décryptage
La réglementation européenne sur les allégations de santé « va faire « maturer » les services marketing », estime Serge Michels, directeur général de l’agence Protéines. Finie l’allégation « gadget » ! Loin d’être aussi facile que prévue, la multiplication des promesses « santé » sur les emballages ne devrait pas avoir lieu. Pour être acceptée par les experts de l’Efsa, une allégation doit reposer sur des preuves scientifiques sérieuses et donc s’avérer très précise. Un langage scientifique que les industriels, même les plus grands, n’avaient pas adopté au départ. Après avoir revu leurs copies, ils se verront peut-être accorder le sésame européen, mais seront alors confrontés à un nouveau dilemme. Comment rendre intelligible auprès du consommateur moyen une allégation issue d’une réflexion scientifique ? « Si on parle au consommateur d’un mécanisme métabolique qu’il ne connaît pas, ça ne sert à rien », souligne Serge Michels. Le législateur avait peut-être mal appréhendé cette difficulté. Il a aussi sous-évalué la sensibilité du dossier des profils nutritionnels. Prévue par le règlement, leur définition a suscité de vifs débats et se trouve aujourd’hui au point mort dans l’attente de la nomination de la nouvelle Commission.