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De Neuville se lance dans le E-commerce

Le chocolatier tente de percer sur le web sans froisser ses franchisés, qui constituent l’essentiel du réseau.

Spécialisée dans la vente de chocolats français, la maison De Neuville a passé le braquet supérieur en lançant un tout nouveau site de vente en ligne. Inauguré début 2007, « www.chocolats-deneuville.fr » concrétise la volonté affichée par la direction de se développer sur la toile.

Pas question pour l’instant de rivaliser avec les 130 points de vente en terme de chiffre d’affaires, mais l’explosion du commerce en ligne ces dernières années laisse espérer à Loïc Aubert, responsable du e-commerce, une croissance rapide.

Du côté des franchisés, l’équation était plus complexe. L’arrivée sur Internet représente en effet une concurrence supplémentaire pour les points de vente, sans parler de l’entorse faite à la libre fixation des prix et à l’exclusivité territoriale. Au final, le modèle de site retenu fait la part belle aux boutiques bien réelles, avec une affiliation des e-clients à un point de vente selon leur situation géographique, ce qui permettra aux franchisés d’étoffer leur fichier clients. La maison mère met d’autre part à la disposition de chaque magasin, une page web déclinant le visuel, les coordonnées et l’actualité du point de vente, le tout accessible directement depuis les moteurs de recherche. De quoi rassurer les franchisés qui ont avalisé à l’unanimité cette nouvelle stratégie.

En vingt ans d’existence, De Neuville a réussi à se faire un nom au milieu de ses concurrents belges Léonidas et Jeff de Bruges. L’arrivée du chocolatier sur Internet s’inscrit dans la politique de renouveau, décidée suite au trou d’air qu’a connu la marque entre 1999 et 2003.

Avec l’arrivée aux commandes de Mario Catena en 2003, De Neuville tente de trouver la parade contre l’érosion de ses ventes. Un nouveau concept est présenté en 2004 pour relancer les points de vente et trois magasins gérés par le siège reçoivent le nouvel agencement. « En 2005, nous avons présenté le bilan dans ces boutiques-tests : 25 % de fréquentation en plus et un rajeunissement de la clientèle, traditionnellement constituée de femmes seniors », explique M. Catena.

50 000 euros pour changer d’image

Malgré un investissement d’environ 50 000 euros par point de vente, un quart des franchisés a aujourd’hui sauté le pas et un autre quart devrait suivre le mouvement en 2007. Avec 9 ouvertures de boutiques en 2006 et déjà 10 prévues en 2007, De Neuville a retrouvé un rythme de croissance élevé et présente en 2006 un CA de 13 millions d’euros pour le franchiseur et de 23 millions d’euros pour le réseau de vente grand public. L’entreprise projette de passer de 130 à 200 points de vente dans les prochaines années, sans dévoiler le détail de ses implantations. On sait cependant que la vallée du Rhône et le Nord de la France constituent les points faibles de la marque. Avec un prix moyen de 36,50 euros le kilo, légèrement supérieur aux tarifs de la concurrence belge, la marque française souhaite s’adresser en priorité aux amateurs de chocolat très cacaoté, à la fois plus petits et moins sucrés que les produits standards. Axé sur son réseau de franchise, de Neuville nourrit pour l’heure des ambitions modestes pour son site Internet. « Nous visons la troisième place derrière Aquarelle Gourmand et Z chocolat », explique Loïc Aubert.

Rédaction Réussir

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