Danone : Thierry Breton appelle au calme
« Personne ne sait rien. Je demande à ce qu’on garde raison sur cette affaire», a déclaré hier, le ministre de l’économie Thierry Breton, qui a tenu à ramener un peu de calme dans la cacophonie qui entoure Danone. Menacé semble-t-il par une tentative de rachat par Pepsico, sans qu’aucun élément sérieux ne vienne pour l’instant confirmer cette thèse, le groupe basé en France a réussi à mettre les hommes politiques de son côté. Mercredi, le Premier ministre a, lui-même indiqué que le gouvernement entendait « défendre les intérêts de la France», oubliant certainement que Danone est une société privée, dont la majorité du capital, des salariés et des ventes sont à l’étranger. Nicolas Sarkozy, ministre d’Etat et président de l’UMP, a également estimé qu’en cas d’OPA hostile « les pouvoirs publics devront tout mettre en œuvre avec les actionnaires de référence, dont la Caisse des dépôts et consignations, pour bloquer cette offensive».
Une façon plutôt étrange d’intervenir dans un dossier boursier, d’autant plus qu’avec une participation de seulement 2,88 %, la CDC devrait mobiliser des fonds plus que conséquents pour acquérir une minorité de blocage fixée à 34 % des parts. L’engouement verbal autour de Danone fait aussi oublier qu’à part son siège social et la nationalité de son président qui sont tous les deux Français, le groupe est majoritairement international. L’Hexagone ne représente que 26 % des ventes du groupe, 13 % de ses effectifs, et un peu plus de 40 % de l’actionnariat. La menace brandie par certains d’un désengagement de la France des nouveaux acquéreurs en cas de rachat paraît également surestimée. La délocalisation de la production des produits frais paraît en effet difficile.
Franck Riboud, p-dg de Danone, qui reçoit de multiples marques de sympathie après avoir été décrié pendant l’épisode des p’tits Lu, n’a en tout cas pas confirmé la rumeur, déclarant hier dans les Echos : « Il n'y a rien, ni de près, ni de loin, d'officiel ou d'officieux, de qui que ce soit (...). Est-ce que Danone a besoin de qui que ce soit ? Je réponds non».
Résultat : hier matin, alors que Danone annonçait des résultats semestriels en hausse de 2,87 % (à 6,437 Mds Eur), le titre a légèrement baissé après une envolée ces derniers jours (-4,32% à 15h40).