Danone aiguise plus que jamais les appétits
Avec l’intensification des rumeurs d’offre publique d’achat de Pepsico sur Danone ces derniers jours, le titre du groupe français atteint des niveaux record, avec un bond de 12% à la mi-journée à la bourse de Paris mardi matin. Les hommes politiques français ont même fait leur apparition dans les débats puisque lundi soir, Patrick Ollier, président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, se disait « très inquiet d’imaginer que Danone risque de passer sous la domination de PepsiCola». Il a ajouté que le groupe « Danone sera soutenu» en précisant que le ministre de l’Economie Thierry Breton se préoccupait personnellement de ce dossier.
Depuis plusieurs années le groupe est sujet à toutes les convoitises des entreprises étrangères : n°1 mondial des produits laitiers et de l’eau minérale, n°2 des biscuits et produits céréaliers, Danone a réalisé en 2004 un chiffre d’affaires de 13,7 milliards d’euros grâce à une forte présence en Europe et dans les pays émergents. Cependant, le capital du groupe s’avère très dispersé : 71% est entre les mains d’institutionnels dont près des deux tiers sont des étrangers, 15% est en possession d’actionnaires individuels, 8% est détenu en interne (autocontrôle et salariés) et 6% par le conseil d’administration. Face à cet éparpillement, le seul recours possible de l’Etat Français réside dans la Caisse des Dépôts et Consignations, actionnaire certes historique mais qui ne pèse que très légèrement dans la balance avec 2,88% des actions. Présentant de nombreuses synergies avec son concurrent, Nestlé pourrait apporter un soutien sensible au groupe français dans l’éventualité d’un rachat. Jeudi, le p-dg de Danone présentera son chiffre d’affaires du premier semestre et vendredi, le conseil d’administration de Pepsico se réunira. Dans l’attente d’une éventuelle annonce d’OPA, la tension restera sûrement forte autour du titre ces prochains jours.