Cyranie se tourne de nouveau vers les industriels

> Olivier Bonaly, président-directeur général de Cyranie.
Née en 1996 à Maulévrier (49), près de Cholet, la société Cyranie formule, fabrique, conditionne et commercialise des produits alimentaires à base de matières premières déshydratées. Elle est présente sur le marché de la nutrition santé pour personnes dépendantes ou hospitalisées (textures modifiées, produits hyperprotéinés), sur celui des aides culinaires pour la RHD et les collectivités, et réalise des mélanges spécifiques pour l'industrie agroalimentaire. Bridé par un outil industriel saturé, Cyranie n'était plus en conquête de marchés auprès des IAA ces dernières années. Sa croissance était portée par le développement, lié en partie à la démographie, des ventes aux établissements de santé et maisons de retraite (75 % du chiffre d'affaires), avec plus de 1 000 clients livrés sur la France.
“ Les exigences des IAA nous tirent vers le haut
” L'investissement terminé en novembre dernier va permettre à la société de chercher de nouveau de la croissance et de plus gros volumes auprès des industriels. Cyranie s'est doté pour 2,5 millions d'euros (M€) d'un nouvel outil de 2 700 m2 , contre 1200 m2 sur l'ancien. Situé sur un terrain de 1 0000 m2 , toujours à Maulévrier, le bâtiment a été conçu de façon à être facilement doublé. L'outil de production se veut flexible et polyvalent. Il intègre trois mélangeurs d'une capacité de 60, 250 et 1 000 litres. En conditionnement, la palette proposée va de la dosette de 5 grammes au sac ou au seau de 25 kilogrammes. « Nous avons installé un nouveau mé-langeur et une nouvelle ligne de conditionnement pour être compétitifs au niveau de l'industrie », précise Olivier Bonaly, le président-directeur général de Cyranie.
Travail à façon pour les IAACes investissements vont en effet permettre à la société d'être encore mieux placée sur les tailles de production intermédiaires correspondant au cœur de sa clientèle, les grosses PME. Avec les IAA, Cyranie travaille « 100 % à façon, à la commande et sur du très spécifique », résume Olivier Bonaly. Des fabricants de plats cuisinés, charcuteries, viennoiseries… font appel à ses services pour l'accompagnement et la mise en valeur (décor, aromatisation, épices) de leurs produits. Certains pour de la pure prestation de services (reconditionnement, pesée de mélanges), d'autres pour de la coélaboration et sous-traitance de production, que ce soit en lancement ou en reformulation de produit. Sur un effectif de trente personnes, deux sont affectées à la qualité et deux à la R&D. Les nouveaux locaux permettent à Cyranie d'accueillir dans de meilleures conditions ses clients industriels. Qui se trouvent en grande majorité dans un cercle de trois heures autour de Maulévrier, pour garantir proximité et réactivité.
Croissantes, les exigences des IAA en termes de réglementation, traçabilité, goût et régularité « nous tirent vers le haut et complètent l'exigence que l'on s'impose avec les collectivités », analyse Yves Fradin, directeur de production. Le site va être audité pour valider la certification IFS V6 niveau supérieur, obtenue en 2012. Avec ses capacités accrues et ses conditions de production améliorées (mise en place d'un contrôle de l'hygrométrie), Cyranie peut repartir de l'avant. Olivier Bonaly vise ainsi une progression du chiffre d'affaires (4,2 M€) de 20 % sur deux ans. Thierry Goussin
Cyranie s'est enrichi ces dernières années des travaux conduits par le cluster Nova Child, installé à Cholet. La société a ainsi participé au projet Manoé sur la maîtrise des allergènes dans la nutrition des enfants. Une expérience et des échanges qui lui ont servi dans la conception de son nouvel outil, doté d'un système de traitement de l'air pour maîtriser le risque d'allergènes. Cyranie a également pris part à une action collective autour de l'écoconception. Une gamme de produits (des crèmes) a été reformulée sous cet angle, avec des coûts de production finalement réduits. « Nous essayons désormais d'adopter la même démarche dans tous les nouveaux développements », indique Olivier Bonaly.