Crise islandaise : quelles conséquences pour l’agroalimentaire français ?
La débâcle financière qui touche l'Islande ne doit pas être regardée comme un phénomène exotique. Petit pays, l'Islande n'en était pas moins jusqu'à ces derniers jours une puissante nation économique. Des capitaux islandais contrôlent des IAA françaises et non des moindres (Labeyrie, 4G, Crudi). Depuis 2004, Labeyrie appartient au groupe Sif, rebaptisé depuis Alfesca. Détenu à 22% par la banque Kaupthing, nationalisée la semaine dernière, le groupe est coté à la bourse de Reykjavik, interrompue depuis jeudi. Près de 40% appartiennent à l'homme d'affaires islandais Olafur Olafsson et 7,58% à la banque Glitnir, également nationalisée. Que fera l'Etat islandais de ses presque 30% de participation du groupe ? L'incertitude demeure pour l'instant même si la solide situation financière du fleuron français laisse supposer que l'Islande aurait tout intérêt à en garder le contrôle. Pas de grand changement en perspective non plus pour Bakkavör (spécialisé dans les salades 4 e gamme). Ce week-end, 39,62% des capitaux du groupe (qui possède 5 e saison, 4G et Crudi en France) sont passés du giron du fonds Exista à celui d'ELL 182, toutes deux dans les mains de Lydur et Agust Gudmundsson. Chez Icelandic, autre groupe implanté en France (Comigro Geneco et activité surgelée d'Alfesca reprise en 2006), on assure que la crise financière ne devrait pas avoir d'impact sur l'activité. Moins visible, la chute de la banque Glitnir, grand financeur de l'industrie des produits de la mer, devrait, elle, avoir des conséquences importantes dans la filière mondiale.