Crise de l’œuf : la TNO en otage
Depuis des lustres, à chaque fois que le marché de l’œuf traverse une crise, la TNO, cotation établie par notre journal, est désignée du doigt comme complice de la crise, voire comme responsable. Le cas s’est encore produit avec une virulence particulière hier puisqu’à l’issue du Conseil du CNPO tenu hier matin, une délégation d’une trentaine d’éleveurs venus des Côtes d’Armor et du Finistère, s’est rendue, dans nos bureaux pour réclamer une hausse immédiate de 1,50 euro de la TNO. Une telle hausse est sans commune mesure avec l’évolution du marché, une évolution que la TNO ne fait qu’indiquer car elle n’est pas un outil d’anticipation du marché mais de constatation à partir d’informations recueillies quotidiennement auprès de correspondants représentant les diverses catégories de professionnels. Elle n’est sans doute pas infaillible mais cependant pas au point de s’égarer d’un euro et demi par rapport aux cours pratiqués. La TNO est une chose, le marché en est une autre et si les éleveurs dont nous connaissons et relatons les difficultés, peuvent obtenir un relèvement conséquent de leur prix de vente, nous partagerions leur satisfaction. Le Conseil d’administration du CNPO a avalisé cette demande d’une « revalorisation minimale de 1,50 €/100 œufs ». Est-ce la TNO qui peut y répondre ou l’aval de la filière qui achète les œufs ? Cet aval a au moins donné une réponse positive aux éleveurs en s’engageant à ne pas commercialiser d’œufs ne respectant pas les règles communautaires imposées aux éleveurs français. Le CNPO rappelle aussi la demande formulée par son bureau le 3 mai pour une généralisation des réformes anticipées et des vides sanitaires prolongées.