Crise de la pêche : bientôt une pénurie de poissons ?
Depuis le début de la grève de la pêche, sur les côtes atlantiques, vendredi 2 novembre, les criées et les mareyeurs font avec les moyens du bord. Dans le pays bigouden (sud du Finistère) d’où est parti le mouvement de protestation contre le gasoil trop cher, la criée du Guilvinec avait encore lundi près de 60 tonnes de poisson à vendre, la pêche ramenée par les derniers chalutiers hauturiers rentrés vendredi matin au port. « Nous en commercialisons l’équivalent de 70 tonnes chaque jour, explique le chef de criée, Christian Berrou. Mais il n’y a plus de langoustines. » Le quartier maritime du Guilvinec répartit son activité entre une importante flotille de chalutiers côtiers qui travaillent à la journée en ciblant la langoustine, et une imposante flotille hauturière qui réalise près de 90 % des 18 000 tonnes traitées à l’année à la criée. La criée a encore en réserve quelques tonnes de poissons du large (lotte, raie, limande en particulier) conservés dans la glace que la criée pourra mettre en vente mardi et mercredi, mais ce stock va rapidement s’épuiser. « Nous espérons qu’après la réunion, mercredi, entre les pêcheurs et le ministère, les bateaux reprendront la mer au plus tard jeudi, s’ils obtiennent satisfaction », poursuit Christian Berrou.
Relever le taux de TVA
Dans ce cas, la criée ne devrait pas avoir à prendre de mesures de chômage technique pour la soixantaine de personnes qui en dépendent. Les pêcheurs en grève dans le pays bigouden, Concarneau (Finistère), Lorient (Morbihan), La Turballe et Le Croisic (Loire-Atlantique), la Cotinière (Charente-maritime), etc. réclament la mise en place d’un mécanisme de compensation à la hausse continue du prix du gasoil.
Avec un prix du litre proposé aux pêcheurs à 52 cts d’euro, ils n’atteignent plus le seuil de rentabilité de leurs navires. Le mécanisme imaginé par les pêcheurs est le suivant : relever de 1 à 2 points le taux de TVA applicable sur le poisson pêché en France ou importé. Avant que nous mettions sous presse, circulait sur les quais l’information selon laquelle Nicolas Sarkozy pourrait se rendre mardi au Guilvinec rencontrer les pêcheurs.