Coup de semonce pour les abattoirs publics
L’heure fatidique a sonné pour les abattoirs non conformes aux normes sanitaires en vigueur en France. C’est l’hebdomadaire Le Point qui se charge de l’annoncer publiquement. Dans un article choc intitulé « Le scandale des abattoirs », le numéro du 1 er mai brosse un tableau accablant d’une part non négligeable des établissements. Justement, début août, tous devront avoir mis à jour leurs dossiers d’agrément. La DGAL a discrètement invité les directeurs départementaux des services vétérinaires à faire le tri, même si en dernier ressort, ce sont les préfets qui décident du maintien ou de la fermeture. Ces derniers devraient avoir les coudées plus franches face aux élus, les élections municipales étant passées. Certaines collectivités doivent investir lourdement pour maintenir leur outil, souligne la Fneap (fédération des abattoirs prestataires de service).
« Les DSV se réveillent »
Le Point force le trait en avançant qu’un quart de la viande vendue est issue d’abattoirs « qui ne respectent pas les règles d’hygiène européennes ». En réponse à l’article, la DGAL affirme que les quelque 333 établissements répondent bien à ces normes, et que seuls 19 (23 selon un document secret obtenu par le journal), représentant environ 1 % du tonnage des viandes de boucherie produites en France, sont classés en catégorie IV, « la plus basse dans la réglementation française et la plus surveillée ». Bien du travail a été effectué depuis l’enquête de l’OAV (office alimentaire et vétérinaire européen) de 2006, citée par le journal : guides de bonnes pratiques, grille interprofessionnelle de la propreté des ruminants, formation permanente obligatoire, et améliorations en cours dans la catégorie IV.
Cependant les services vétérinaires ont abandonné les contrôles sanitaires aux cours des années ESB, déplore le porte-parole de la Fneap. La DGAL leur rappelle enfin cette mission première et semble décidée à y mettre les moyens. Ils « se réveillent », constate ce responsable, avec satisfaction car la Fneap assiste les abattoirs dans la mise à jour de leurs dossiers d’agrément et dans leurs plans de maîtrise sanitaire.