Côté obscur, côté clair
Les téléspectateurs français auront entendu parler deux fois de la viande cette semaine. Deux fois en mal, hélas. Première séquence, la mise au jour d’une affaire de revente de viandes et produits carnés sur les marchés d’Ile-de-France par une entreprise de reconditionnement située dans le Val d’Oise (LM du 1er décembre). A l’appui, des images-choc : des tonnes de viande avariée, découvertes il y a une semaine dans un entrepôt à Bezons, qui prennent la direction de l’équarrisseur. Une triste affaire, devenue au demeurant exceptionnelle dans le secteur de la transformation de la viande, l’un des plus surveillés qui soit. Deuxième séquence : des scènes tournées par l’association de protection animale PMAF dans l’enceinte de la plus grande coopérative porcine française. On y voit la douloureuse fin des cochons blessés ou incapables de se mouvoir, les « mal à pied », soit un porc sur mille, expliquent les reporters de TF1. Mais là, surprise. Là où habituellement l’association en question se contente de délivrer aux médias audiovisuels des images de dénonciation des conditions de vie ou d’abattage des animaux, elle a joué le jeu avec l’entreprise pour participer à l’amélioration de la situation. Dans le reportage, le directeur qualité de la coopérative se félicite même d’avoir pu mettre en place un système plus adapté pour les « mal à pied » : euthanasie dans les camions de déchargement pour les plus faibles, installation de tapis roulants pour les autres. Avant peut-être que la législation ne change et n’impose l’euthanasie directement dans les élevages. Comme quoi, avec un peu de volonté de tous les côtés (éleveurs, industriels, administration, associations, médias), on peut faire évoluer sans haine les sujets les plus sensibles du secteur de l’élevage et de la viande.