Cornic triple ses capacités de stockage
En vingt ans, la société Cornic, spécialisée dans la production et la distribution de produits de la mer surgelés, a connu un fort développement pour atteindre un chiffre d’affaires de 32 M Eur. Pour faire face aux besoins de son développement, l’entreprise basée à Valmont, près de Fécamp, vient de tripler sa capacité de stockage (passant de 3 500 à 10 000 m3). « En 2004, nous enregistrons une croissance de 16 % du chiffre d’affaires et de 15 % en volume. Nous avons une activité soutenue et nous disposons de perspectives de croissantes intéressantes », confie Daniel Cornic, créateur et p-dg de la société. A l’horizon 2006, il espère atteindre 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Sur les deux dernières années, Cornic doit surtout son développement au marché de la Saint Jacques. Le passage d’un contrat d’exclusivité avec des fermes aquacoles du Chili a fortement dynamisé ses ventes. Avec 1 000 tonnes, l’importateur est aujourd’hui leader en France sur cette origine. Son objectif : atteindre 1 500 tonnes en 2005 sur un marché global chilien estimé à 4 000 tonnes. La Saint-Jacques d’élevage chilienne (argopecten purpuratus) présente plusieurs avantages, selon Daniel Cornic : c’est une noix avec corail, présente toute l’année, avec une bonne traçabilité et des coûts stables. Les grands spécialistes de la restauration hors foyer (Pomona, Metro) et des enseignes de la grande distribution comme Auchan se sont déjà laissés séduire.
Bonnes perspectives sur le hoki
Le commerce de filets de hoki (2 500 t par an), également originaire du Chili, constitue l’autre levier de croissance de l’industriel. « Le déficit important sur le marché du hoki (origine Nouvelle-Zélande notamment) laisse de grosses perspectives de développement sur le hoki chilien qui est beaucoup moins cher », analyse Daniel Cornic. Une croissance qui devrait être soutenue par la demande de la restauration hors domicile, demandeuse de produits de bonne qualité à moindre coût. Cornic compte déjà Sodexho parmi ses clients. Sur le lieu noir et le cabillaud, les perspectives sont un peu moins florissantes. Daniel Cornic, qui a passé des contrats avec deux navires-usines boulonnais (le « Klondyke » et le « Nordic ») ne cache pas son inquiétude sur la situation de la flottille européenne. Le carburant représente aujourd’hui jusqu’à 30 % du chiffre d’affaires des armateurs et le p-dg voit plutôt d’un bon œil la baisse des quotas de 40 % qui se profile sur le lieu noir et pourrait permettre de remonter les prix du marché. « Je tire la sonnette d’alarme», insiste celui qui n’hésite pas à dénoncer la politique de dumping menée par son concurrent islandais Icelandic.