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Copvial se refinance en cédant son abattoir

Une Société civile immobilière va racheter l'abattoir de Holtzheim pour 7 M€. De quoi reconstituer des fonds propres mis à mal par trois derniers exercices dans le rouge.

En décembre dernier, l'assemblée générale d'information concernant l'exercice 2005-2006 de Copvial SA avait été avare de chiffres. Et pour cause. Une perte de 3,2 M€ s'ajoutaient à celle de 1 M€ constatée en 2003-2004 et de 2,3 M€ relevée en 2004-2005, un exercice exceptionnel de dix-huit mois. Cette situation inconfortable oblige la coopérative à recourir à l'affacturage pour se donner suffisamment de trésorerie. Elle pousse ses responsables à chercher de l'aide. Ils commencent par frapper à la porte de Socopa, 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Le groupe aurait trouvé son compte dans la reprise de Holtzheim, car l'outil est plus moderne que les deux ateliers de découpe qu'il exploite déjà à Strasbourg et Sélestat dans le Bas-Rhin. L'accord était prêt. Il n'a jamais été signé. « La proposition de Socopa était malhonnête » juge un proche du dossier. Un retour à la case départ intervient fin mai. Le second essai est en train de devenir le bon.

Haut et bas de bilan reconstitués

La solution imaginée est « régionale ». Elle consiste en la création de la SCI Synergie d'Alsace qui s'apprête à racheter incessamment l'abattoir à Copvial SA pour 7 M€. Cette SCI réunit la caisse régionale de Crédit agricole, Groupama, le Comptoir agricole de Hochfelden et l'enseigne Coop d'Alsace. Chaque partenaire met 1M€ sur la table. Trois autres millions font l'objet d'un emprunt.

Cette opération financière tire une sacrée épine du pied de Copvial SA qui a réalisé en 2005-2006 un CA consolidé légèrement inférieur à 71 M€ avec 275 salariés pour 20 386 tonnes abattues (dont 12 620 t de porcs et 6 951 t de gros bovins). « L'abattoir de Holtzheim est amorti. Les prêts contractés à l'origine ont été soldés en 2006. L'argent qui rentre reconstitue le haut du bilan à travers la plus-value réalisée. Le bas du bilan en profite aussi puisqu'un endettement disparaît et la trésorerie est regonflée » explique Jean-Claude Helfer, DG de la coopérative.

Jean-Claude Helfer fait valoir que les clients de Copvial lui ont « gardé leur confiance »et que « le compte d'exploitation de l'exercice en cours devrait revenir à l'équilibre ». Une réorganisation de la production est engagée afin « d'augmenter la productivité et de diminuer les charges ». Une réorientation des ventes vers des débouchés, grande distribution et RHD, plus rémunérateurs que le créneau industriel, est en cours. Une clarification avec certains des 680 adhérents bovins (sur 802 au total) qui ne jouent pas assez le jeu coopératif est également programmée.

Parallèlement, Copvial a commencé à appeler, à raison de 300 000 euros par an sur quatre ans, l'augmentation de capital approuvée en 2004. Ces fonds seront investis dans une unité de transformation qui reste à construire sur le site de Holtzheim. Ce projet est actuellement « différé » et sera de toute façon « revu ». Toutefois, selon nos informations, le plan destiné à garantir la pérennité de la coopérative n'est entré que dans sa première phase. Affaire à suivre donc…

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