Coops : le 1 % logement a du mal à passer
Les coopératives de collecte et d'approvisionnement du secteur céréalier déplorent l’amendement « César» du projet de Loi d'orientation agricole, du nom du sénateur UMP de la Gironde, qui les assujettirait au « 1 % logement » (concrètement 0,45 % de leur masse salariale). Elles « n'avaient pas vu venir » cet amendement étendant le 1 % logement aux employeurs agricoles de plus de 20 salariés « déposé sans qu'aucune concertation ni échange d'information n'ait eu lieu», a dénoncé la fédération FFCAT à une semaine de son assemblée générale (à Paris le 15 novembre).
Son dépôt, autant que son adoption par le Sénat (il doit encore passer en Commission paritaire), est perçu comme une trahison par des entreprises qui ont joué le jeu de l'embauche au gré des lois sur la réduction du temps de travail. Une attitude qu'elles paient aujourd'hui par une augmentation annuelle de 4 % à 5 % de la charge salariale, du fait notamment de l'arrêt des aides octroyées. La branche coopérative représente 70 % de la production et de la collecte du grain avec quelque 200 entreprises réalisant environ 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Voyant son nombre d'adhérents s'éroder à 250 000 adhérents, elle a malgré tout maintenu sa masse salariale à quelque 25 000 personnes. De surcroît, l'effet « papy boom» parmi les chefs de silos la soumet à un sérieux impératif de formation, souligne le directeur général de la FFCAT, Yves Le Morvan.
En dehors de leurs problèmes salariaux, les coopératives céréalières ont suffisamment réduit leurs coûts de fonctionnement pour conforter leur solidité financière.
Leur résultat net est remonté au cours de l'exercice 2003-2004, pourtant marqué par une importante baisse de collecte, à 1,1 % du chiffre d'affaires, niveau considéré comme « normatif ». Le résultat de 2004-2005 est a priori sur la même tendance, au gré d'une collecte normale et de la poursuite de la maîtrise des charges.
Enfin, la campagne commerciale 2005-2006 se profile sous un jour relativement favorable, constate pour l'heure la fédération : un meilleur marché que l'an dernier, une origine Mer Noire plus discrète, un euro moins fort par rapport au dollar... Seule la déprime de la consommation de volaille inquiète.