Coopagri Bretagne fait valoir sa qualité de conseil en culture
Coop de France fait monter la pression à l'approche de la loi sur l'eau. Plus que quelques semaines avant son examen par les députés. Avant cela, le réseau de coopératives invite la presse et les parlementaires à venir constater « la preuve sur le terrain». Toute une série de visites est au programme. « L'objectif est de sensibiliser l'opinion aux actions volontaires des coopératives en faveur de l'environnement et au professionnalisme de leurs conseillers », indique-t-on chez Coop de France. Lundi, une quinzaine de journalistes et de politiques étaient conviés chez Coopagri Bretagne autour du thème « Le conseil coopératif pour les bonnes pratiques ».
Plusieurs coopératives s'engagent sur la compétence de leurs conseillers, la garantie du système de conseil et son évaluation pour accompagner les sociétaires dans l'évolution des pratiques agricoles. Elles sont une quarantaine à suivre la Charte du conseil coopératif. Coopagri va plus loin. Le breton dispose d'une certification, de l'organisme indépendant Afaq, pour le conseil aux adhérents en matière de grandes cultures. Jean-Bernard Solliec, directeur général du groupe basé à Landerneau (Finistère), s'est empressé de répondre à certaines critiques. « Une polémique se développe, sur le fait qu'avant d'être des conseillers, nous sommes d'abord des commerçants, a-t-il signalé. Il est vrai que Coopagri est un gros distributeur d'intrants. Mais, des gardes fous existent. Nous apportons une garantie de résultats. Si l'itinéraire technique est défaillant, notre adhérent est pénalisé et, par contre coup, la coopérative aussi. Enfin, nous sommes responsables de la qualité du produit acheté. »
Culture de l'écrit
La certification, baptisée Certi Conseil, repose sur quatre axes et pas moins de dix-sept engagements. Elle vise à développer la compétence des techniciens, donner des garanties sur les produits et services, sur un conseil organisé et tracé, et communiquer. Un bon service, c'est d'abord un bon personnel. Voilà pourquoi, les technico-commerciaux bénéficient d'un cycle de perfectionnement de 10 jours, lors des deux premières années suivant l'embauche. 97 % d'entre eux sont titulaires du certificat phytosanitaire officiel. L'actualisation permanente des connaissances est assurée par des ingénieurs développement.
Tous les produits et itinéraires techniques conseillés sont préalablement testés et validés dans une station expérimentale certifiée Iso 9001. Au minimum 120 essais en culture permettent d'adapter le conseil aux conditions locales de chaque adhérent. Les analyses et services agronomiques sont quant à eux réalisés dans un laboratoire accrédité par la Cofrac et certifié Iso 9001. Pour garantir un conseil personnalisé, les techniciens s'appuient sur de nombreux outils d'aide à la décision. « Nous sommes passés d'une culture orale à une culture écrite, a précisé Florence Quioc, responsable qualité. T outes les préconisations sont reportées sur une fiche ». Au final, Coopagri estime avoir amélioré la qualité des échanges avec ses adhérents.
Le Gaec Cornec fait partie des fidèles. Situé à Ploudiry, au cœur du bassin-versant de La Mignonne, il bénéficie du suivi agronomique personnalisé PlaniTerre. « Avec cet outil, on évite le gaspillage des fertilisants dans les ruisseaux », a souligné Alain Cornec. De larges bandes enherbées sont implantées à proximité des cours d'eau. Ce qui ne va pas sans poser des problèmes de gestion des mauvaises herbes. L'exploitation de 450 truies, en système naisseur engraisseur, est dotée d'une station de traitement des effluents, qui a coûté la bagatelle de 430 000 euros. « Ma taxe sur les activités polluantes ne va pas baisser pour autant, s'est plaint son frère, Henri. Parfois, on se demande à quoi ça sert de faire des efforts ? »