Coop : « un rôle leader dans les biocarburants »
LM : Votre assemblée générale de ce jeudi 9 novembre doit s’intéresser à travers 3 conférences aux marchés des céréales et des oléagineux en route « vers de nouveaux équilibres ». Quels sont-ils ?
Hubert Grallet : Au-delà des conditions particulières de la campagne actuelle, marquée par une réduction de la production chez les principaux exportateurs mondiaux, de nouvelles tendances émergent et structurent les marchés. C’est tout d’abord le développement des biocarburants, comme on le voit au Brésil et aux États-Unis, et désormais en Europe. Le non alimentaire devient un véritable nouveau débouché de masse.
C’est ensuite la connexion de plus en plus forte entre les marchés des produits agricoles et ceux des matières premières énergétiques ou minérales avec des interventions des fonds de pension qui provoquent une volatilité plus forte.
C’est enfin le très fort développement des pays de la zone Asie, la Chine en tête, et de l’Inde. La croissance économique de ces pays provoque une forte aspiration de l’ensemble des matières premières, y compris agricoles.
LM : Quelle place les coopératives françaises prennent-elles dans le développement spectaculaire des biocarburants ?
Hubert Grallet : Les coopératives ont toujours joué un rôle d’ouverture aux marchés pour leurs adhérents. Pour les biocarburants, ce sont les coopératives qui organisent les filières et si l’on parle souvent du produit fini ou des industriels, il ne faut pas oublier que derrière chaque projet se trouvent des coopératives ou des groupes de coopératives pour contractualiser la relation producteur/industriel et assurer l’approvisionnement régulier d’outils en pleine croissance.
Pour le diester, par exemple, 80 % des approvisionnements, soit plus de 2 millions de tonnes de graines à échéance 2009 se feront au travers des coopératives.
En éthanol, les coopératives sont leaders ou associées à tous les projets actuels.
LM : Débouchés alimentaires et maintenant non alimentaires en France et en Europe, permettent-ils de maintenir la capacité exportatrice de notre pays ?
Hubert Grallet : Le « non food » a ouvert un nouveau segment de marché. Il n’en demeure pas moins que, selon les positions géographiques des coopératives et les types de production, l’exportation demeure vitale. Le potentiel de production en France permet de répondre à tous les besoins.